“Augure”, un conte onirique qui ensorcelle la critique
Onirique, inventif et très coloré, Augure, en salle ce 29 novembre, a séduit la critique belge et africaine. Ce premier long-métrage de Baloji, cinéaste et artiste belge d’origine congolaise, emporte les spectateurs dans un univers empreint de réalisme magique qui interroge les ravages du patriarcat en République démocratique du Congo (RDC).
Auréolé du prix Une nouvelle voix dans la section Un certain regard au dernier Festival de Cannes, le film est une “fiction ancrée dans des sujets très réels, en l’occurrence les répercussions d’une société patriarcale”, explique le site panafricain Okay Africa.
“À première vue, le film raconte l’histoire d’un homme [Koffi, joué par Marc Zinga] jadis banni par les siens qui retourne en RDC, mais il se divise vite en plusieurs parties qui emmènent le spectateur vers d’autres territoires émotionnels”, précise Okay Africa.
Augure débute ainsi sur l’arrivée mouvementée en RDC de Koffi, installé en Belgique, et de sa femme belge Alice (Lucie Debay). Mais la narration devient peu à peu polyphonique, et “Baloji convoque tout un monde de couleurs et de sons pour mieux suggérer l’identité de ses quatre personnages en quête d’avenir et de rédemption : Maman Mujila (Yves-Marina Gnahoua), enfermée dans ses propres contradictions ; la sœur Tshala (Eliane Umuhire) en quête d’un avenir meilleur ; mais aussi Paco (Marcel Otete Kabeya), l’enfant des rues passé maître dans l’art de l’illusion, en quête de reconnaissance tout autant que Koffi face à son père absent”, poursuit La Libre Belgique.
Changer les assignations sociales
Né en 1978 à Lubumbashi, deuxième ville de RDC, Baloji a grandi en Belgique, où il s’est fait connaître en tant que chanteur et artiste visuel. Dans ce premier long-métrage à l’esthétique léchée, il y a beaucoup de lui-même. “Le nom même de Baloji joue avec la notion de sorcellerie : selon le côté de la colonisation où l’on se trouve, il peut signifier ‘diable’ ou ‘homme de science’”, indique Okay Africa.
Le cinéaste explique au site africain être “obsédé par les questions de l’assignation sociale et de la façon dont une culture peut changer”.
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