“Aubaine” ou “scandale” : en Occident, le mandat d’arrêt requis contre Nétanyahou divise

Rien “n’aurait pu nuire davantage à la réputation internationale d’Israël et à la légitimité de sa guerre contre le Hamas à Gaza”, résume Ha’Aretz. En annonçant lundi avoir demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et son ministre de la Défense Yoav Gallant, et contre des dirigeants du Hamas, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a “créé une équivalence juridique et morale entre” les dirigeants israéliens et les leaders de l’organisation islamiste palestinienne, estime le quotidien de gauche israélien.

“C’est […] un signal majeur pour l’opinion publique mondiale. Pour la première fois, Israël, un allié de l’Occident, est visé”, a déclaré au Soir le juriste Neve Gordon. Mais “le choc de nommer en même temps des leaders israéliens et ceux du Hamas n’a échappé à personne”, remarque le quotidien belge.

Washington et Berlin opposés à la décision du procureur de la CPI

Lundi, plusieurs pays occidentaux ont pris la défense de l’État hébreu face à la justice internationale. Le président américain Joe Biden a notamment jugé “scandaleuse” la demande de mandats d’arrêt de Karim Khan contre des dirigeants israéliens. “Je vais être clair : quoi qu’insinue le procureur, il n’y a pas d’équivalence entre Israël et le Hamas, il n’y en a aucune”, a asséné le démocrate dans un communiqué. “Ce qui se passe n’est pas un génocide, nous rejetons” ce terme, a-t-il ajouté, faisant référence au dossier porté devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l’ONU, devant laquelle Israël est accusé de “génocide”.

L’Allemagne est elle aussi montée au créneau un peu plus tôt lundi en disant “regretter” à son tour la décision du procureur de la CPI qui donne une “impression fausse d’équivalence” entre les leaders israéliens et le Hamas. Berlin ajoute que le tribunal de la Haye “devra évaluer des faits très différents”, suite à la requête du procureur. Face au “massacre barbare” du 7 octobre, “le gouvernement israélien a le droit et le devoir de protéger et de défendre sa population”, note l’Allemagne, qui ajoute qu’à cet égard “le droit international humanitaire et toutes ses obligations doivent s’appliquer”.

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