Au Venezuela, l’opposition acte son échec en mettant fin au gouvernement par intérim de Juan Guaidó

72 députés de l’opposition vénézuélienne ont scellé le 30 décembre le sort de l’homme qui s’était autoproclamé président par intérim en 2019, obtenant le soutien de plus de 50 pays, un an après la réélection du dirigeant socialiste Nicolás Maduro que l’opposition considère comme frauduleuse.

“Pour certains ‘un saut dans le vide’, pour d’autres l’occasion de ‘construire de nouvelles fondations’ […] : sans consensus mais avec la majorité, l’opposition vénézuélienne a décidé ce vendredi 30 décembre de mettre fin au gouvernement par intérim dirigé par Juan Guaidó depuis 2019 et qui cherchait, sans succès, la ‘cessation de l’usurpation’ du gouvernement de Nicolás Maduro”, titre le média Voice of America, financé par le gouvernement des États-Unis.

Élu à la tête de l’Assemblée nationale en 2019, le jeune Juan Guaidó avait en effet invoqué un article de la Constitution conférant le pouvoir au président de l’organe législatif en cas de vacance de la présidence.

Un contexte très différent

Mais pour de nombreux observateurs, son destin semblait désormais couru d’avance. En quatre ans, Guaidó avait perdu pratiquement tout le soutien qu’il avait obtenu en 2019. L’Union européenne lui avait retiré son appui en 2021, rappelle El País América, qui note que “ni le monde ni l’Amérique latine ne sont les mêmes qu’il y a quatre ans”. Les États-Unis, grand soutien de Guaidó, recherchent de nouveaux partenaires énergétiques en pleine guerre en Ukraine et ont entamé un rapprochement avec le Venezuela, considéré comme ayant les plus grandes réserves d’or noir du monde. En parallèle, une vague de dirigeants socialistes triomphent en Amérique latine.

Mais pour autant, loin d’être bénigne, cette décision comporte de nombreuses inconnues loin d’être résolues.

Guaidó avait par exemple réussi à prendre le contrôle de biens vénézuéliens gelés à l’extérieur. Principalement de 2 milliards de dollars d’or stockés dans des coffres en Angleterre, et d’avoirs pétroliers de la compagnie Citgo, ex-filiale aux États-Unis de Petroleos de Venezuela (PDVSA). Un butin dont le destin n’est pas encore totalement connu.

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