Au Venezuela, le gouvernement refuse d’affronter María Corina Machado

Après plusieurs semaines d’incertitude, le Tribunal suprême du Venezuela a mis fin au suspense en confirmant vendredi 26 janvier 2024 l’interdiction de se présenter aux élections pendant quinze ans qui frappe Maria Corina Machado, principale candidate de l’opposition en vue de l’élection présidentielle qui devrait avoir lieu cette année.

Avec cette décision, “le chavisme écarte du chemin la principale concurrente [du président Nicolas] Maduro, qui le devançait dans presque tous les sondages”, écrit depuis Caracas El País America. Et il prend ainsi “le pire chemin possible : celui de la proclamation d’une élection frauduleuse”, a déploré la principale intéressée sur son compte X. “C’est un coup de poignard”, titre le média Run Run.

Pourtant, l’opposition et le gouvernement avaient signé en octobre 2023 un accord supposé garantir la tenue d’élections libres en 2024 en échange de la levée des sanctions américaines qui étouffent l’économie vénézuélienne, plongée dans une grave crise depuis au moins une dizaine d’années.

Mais “le régime a décidé d’en finir avec l’accord des Barbade”, a aussi tweeté Maria Corina Machado, dont les plus proches collaborateurs ont subi dans les dernières semaines une forte persécution dans le cadre de “fureur bolivarienne” déchaînée par le président Maduro après que le parquet a assuré avoir démantelé cinq complots visant à l’assassiner et à renverser le gouvernement.

Pour l’instant, aucune des parties n’a cependant quitté la table des négociations et les États-Unis, qui se sont dits “profondément préoccupés” par la décision du Tribunal suprême, ont simplement assuré évaluer la possibilité de rétablir les sanctions, dont la levée a fourni un peu d’oxygène au gouvernement chaviste, selon CNN.

Plus de concessions

Mais alors pourquoi le gouvernement Maduro, dont le Tribunal suprême est pratiquement un appendice, est-il prêt à prendre de tels risques ?

D’abord parce qu’il cherche ainsi à fracturer l’opposition, qui a pour l’instant refusé d’envisager la possibilité de remplacer l’ultralibérale María Corina Machado, féroce opposante du chavisme au pouvoir depuis 1999 et sa candidate la plus populaire depuis longtemps. Ce qui expliquerait que le tribunal ait également confirmé l’interdiction qui pèse sur une autre figure populaire de l’opposition. Henrique Capriles, mais pas sur quatre autres politiques de moindre importance, habilités le jour même, détaille El Estímulo.

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