Au tribunal d'instance d'Abbeville, «ici au moins il y a un dialogue»

Au tribunal d'instance d'Abbeville, vendredi.

«Libération» s'est rendu dans la Somme, vendredi, pour observer ce qui se passe devant le juge en cas de petit litige. La réforme de la justice, qui prévoit de fusionner «grande instance» et «instance», inquiète citoyens et magistrats.

C’est le défilé des impayés, en ce vendredi matin d’audience, au tribunal d’instance d’Abbeville (Somme). Des crédits à la consommation pas remboursés. Des loyers en retard, où les propriétaires se présentent eux-mêmes devant le juge et le locataire se défend seul. C’est du droit civil, avec des litiges à moins de 10 000 euros, malfaçons dans les travaux, arbres du voisin qui dépassent. Quelques référés aussi, des expulsions demandées par la société HLM locale. Cette justice de la France d’en bas, que la prochaine réforme judiciaire, présentée en Conseil des ministres fin avril, veut bouleverser, en fusionnant les tribunaux de grande instance (TGI) avec les tribunaux d’instance, chargés de trancher les petits litiges.

Ici, les affaires racontent le territoire, rural, et pas bien riche. Dans la salle, une propriétaire pas revancharde attend son tour : son locataire n’a pas payé pendant quatre mois, un passage à vide après une séparation. Depuis, il a déménagé et elle voudrait récupérer la somme due. L’ambiance est étrangement détendue, pour qui connaît le cérémonial des tribunaux correctionnels. On a fait attention à ses habits, pour paraître sous un jour avantageux, mais sans sortir les tenues des grandes occasions. Le président de l’audience, Thibaut Spriet, interroge : « Est-ce que vous représentez votre épouse ?» Le monsieur répond : «J’ai pas le petit mot.» Il veut dire la procuration, il n’est pas le premier à l’avoir oublié. La plupart des justiciables, ici, n’ont pas l’habitude du droit et de ses complexités.

Le président de l’audience, Thibaut Spriet. (Photo Richard Baron. Light Motiv pour Libération)

On n’a pas le temps de s’expliquer

Devant le juge, une dame au visage fatigué et doux, menacée d’expulsion. Elle (...)

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