Au Soudan, la ville d’El-Fasher sous le feu meurtrier de la guerre

C’est un pas de plus dans la descente aux enfers du Soudan qui a été franchi avec le siège de la capitale de la province du Darfour du Nord [le 11 mai] par les Forces de soutien rapide (RSF) du général [Daglo dit] “Hemeti”, faisant redouter des risques énormes d’atrocités massives et de meurtres ethniques ciblés, notamment contre les populations non arabes entassées dans cette ville surpeuplée de réfugiés [les RSF, qui ont succédé aux milices arabes des janjawids, sont accusées de nettoyage ethnique, notamment à l’encontre de l’ethnie des Masalit].

La bataille engagée, hier dimanche [12 mai], par les RSF pour reprendre la ville aux forces loyalistes du général Al-Burhan [chef de l’armée soudanaise et chef d’État de facto] pourrait provoquer, en effet, un désastre humanitaire pire que celui de juin dernier [début des attaques contre la ville d’Al-Geneïna] dans cette ville d’El-Fasher et dans d’autres localités de la province [de juin à novembre 2023, la ville d’Al-Geneïna, dans l’ouest du Darfour, a été le théâtre d’épuration ethnique de la part des RSF], qui a révélé au monde entier l’horreur de cette guerre absurde avec un bilan effroyable de 10 000 à 15 000 civils qui y ont été massacrés.

L’inquiétude est d’autant plus grande que des combats à mort, rue par rue, ont été signalés jusqu’au centre de la capitale [Khartoum] qui abrite plus d’un million d’habitants, et qui est la seule ville à être tenue jusque-là par l’armée loyaliste, [laquelle] a dû se résoudre à renforcer ses positions et ses équipements par le biais de largages aériens.

Une bataille acharnée, donc, en perspective qui va probablement durer des semaines, possiblement plus, et qui va fatalement transformer El-Fasher en une cité de mise à mort à ciel ouvert, à moins qu’une hypothétique cessation des hostilités n’intervienne dans les prochaines heures.

L’impuissance internationale et le cynisme des diplomates

Malheureusement, les protagonistes ne semblent pas en prendre le chemin, bien au contraire, puisqu’ils ont répondu à l’appel désespéré du secrétaire général des Nations unies à respecter leur obligation de protéger les civils par des tirs d’armes lourdes dans plusieurs quartiers densément peuplés de la ville et de sa zone périurbaine.

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