Au Rwanda, la fin des subventions sur les transports en commun pèse sur le coût de la vie

Au Rwanda, alors que les élections présidentielles et législatives du 15 juillet approchent, le gouvernement a mis fin en mars à une politique de subvention adoptée en 2020 sur les tarifs des transports en commun. Une décision qui pèse sur le pouvoir d’achat de nombreux Rwandais malgré une inflation sur les prix alimentaires qui, elle, semble maîtrisée. Reportage.

Avec notre envoyée spéciale à Kigali, Liza Fabbian

Albert laisse glisser une grosse poignée de haricots secs dans une bassine en plastique avant de les peser. Le prix de cette denrée de base avait très fortement augmenté ces dernières années mais le commerçant a constaté une nette baisse cette saison. « L'année dernière, le prix des haricots était très élevé, quasiment 1 300 francs rwandais [environ 91 centimes d’euros, NDLR] par kilo, affirme-t-il. Maintenant, c'est presque deux fois moins cher, même si on n'en est pas encore aux prix d'avant Covid, où un kilo se négociait à peine de 600 francs [moins de 50 centimes d’euros, NDLR] en moyenne ».

Un autre passager estime que la levée des subventions – qui ont coûté près de 62 millions d'euros à l'État rwandais, selon le ministre des Infrastructures – aurait dû être plus progressive. « Nous demandons au gouvernement de réduire le prix des transports publics, lance-t-il. Moi, je paie 400 francs pour aller d'ici à Birembo. C'est deux fois plus qu'avant ! Ils auraient dû faire en sorte que ça n'augmente qu'à hauteur de 300 francs, par exemple. Le prix de la nourriture je ne m'en plains pas, mais le coût des transports, si ».

Celui-ci a bondi d'environ 24 %, en moyenne, par rapport à l'année dernière, selon les données officielles du gouvernement rwandais.


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