Au Royaume-Uni, la police s’attaque de l’intérieur à LabHost, un réseau utilisé pour des arnaques géantes

La police anglaise s’attaque de l’intérieur à un site utilisé pour des arnaques géantes (photo d’illustration).
TOLGA AKMEN / AFP La police anglaise s’attaque de l’intérieur à un site utilisé pour des arnaques géantes (photo d’illustration).

ROYAUME-UNI - Une mobilisation internationale permettant d’aider des milliers de victimes. La police de Londres a annoncé, ce jeudi 18 avril, avoir infiltré, grâce à l’aide d’autres services de renseignements mondiaux, le site criminel LabHost, utilisé par 2 000 délinquants pour escroquer des victimes en ligne dans le monde entier. Fonctionnel depuis 2021, ce réseau permettait de créer des sites d’hameçonnage (phishing), destinés à obtenir frauduleusement des coordonnées bancaires.

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L’opération, qui a rassemblé les forces de police de 18 pays, a permis d’identifier au moins 40 000 sites de phishing liés à LabHost, qui comptait 10 000 utilisateurs à travers le monde, a annoncé Europol dans un communiqué.

800 de ces utilisateurs ont reçu un message leur disant que les forces de l’ordre étaient au fait de leurs activités illicites de manière détaillée et 37 suspects ont été interpellés ces derniers jours. La plateforme est aujourd’hui fermée.

Selon l’organisme européen, LabHost disposait d’un élément « particulièrement destructeur » qui permettait aux malfaiteurs de suivre en temps réel les campagnes d’hameçonnage et de contourner les mesures de sécurité. Près de 70 000 victimes au Royaume-Uni ont renseigné des informations personnelles sur l’un des sites frauduleux issus de LabHost, qui étaient des répliques de sites déjà existants, comme de sites bancaires, de services de santé ou postaux, selon la police britannique.

« Les forces de l’ordre dans le monde entier peuvent s’unir »

Depuis sa création, le site a reçu près d’1,1 million d’euros de la part de ses utilisateurs, qui payaient entre 234 à 350 euros par mois, selon la police de Londres. Dans le monde, LabHost a permis d’obtenir frauduleusement 480 000 numéros de cartes bancaires et un million de mots de passe utilisés pour des sites internet ou des services en ligne.

Parmi les pays qui ont participé à cette opération, on retrouve l’Australie, la Belgique, la Finlande, le Portugal, l’Espagne ou encore les États-Unis.

« Les escrocs en ligne pensent qu’ils peuvent agir en toute impunité », qu’ils « peuvent se cacher derrière des entités et plateformes numériques comme LabHost et ont une confiance absolue dans le fait que ces sites sont impénétrables par la police », a déclaré dans un communiqué Lynne Owens, commissaire adjointe à Scotland Yard. « Mais cette opération et d’autres l’année passée montrent que les forces de l’ordre dans le monde entier peuvent s’unir (...) pour démanteler des réseaux frauduleux internationaux à la source », a-t-elle ajouté.

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