Au Royaume-Uni, le casse-tête des contrôles douaniers ne fait que commencer

“Quand les frontières étaient ouvertes, on nous a activement encouragés à commercer avec le continent, donc maintenant nos entreprises sont dépendantes du marché européen.” Pépiniériste installé au sud de Londres, Craig Marshall partage son appréhension auprès du quotidien The Times, ce mardi 30 avril, jour d’entrée en vigueur des premiers contrôles douaniers post-Brexit au Royaume-Uni.

“À terme, toutes les importations considérées comme étant à haut risque, comme les animaux vivants, les œufs et les graines doivent être inspectées, détaille le journal conservateur, tandis qu’un tiers des produits à risque modéré, comme les produits laitiers et les fleurs, seront soumis à des contrôles aléatoires.”

Depuis trois mois, les entreprises britanniques doivent déjà obtenir des certificats sanitaires et phytosanitaires avant d’importer certaines marchandises. Une source de tracas administratifs et de coûts supplémentaires, constate The Guardian, “qui ont dissuadé certaines entreprises européennes de faire affaire avec le Royaume-Uni”.

Une harmonisation des normes écartée

Cette nouvelle phase de la relation commerciale entre les deux rives de la Manche intervient tardivement, plus de trois ans après la sortie officielle du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). “Les entreprises britanniques ont bénéficié de quatre reports afin de s’y préparer au mieux”, glisse le quotidien londonien. Les Européens, de leur côté, avaient commencé à inspecter les marchandises en provenance du Royaume-Uni dès le printemps 2021.

“Ces contrôles physiques vont entraîner des perturbations plus importantes encore que les certificats”, prédit le journal, critique farouche du Brexit.

“Des camions seront forcément retenus à la frontière. En 2021, lorsque l’UE s’y était mise, les exportateurs britanniques avaient déploré la perte de nombreux conteneurs de viande, laissée à pourrir dans les ports européens.”

Pour le Financial Times, “l’une des solutions aurait été de s’entendre avec l’UE pour harmoniser les normes en matière de santé animale, ce qui aurait atténué les frictions”. L’UE, poursuit le journal économique, dispose par exemple d’un accord en ce sens avec la Suisse, “mais le Premier ministre, Rishi Sunak, refuse d’entendre parler d’un tel arrangement”.

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