Au PS, le pour est à venir

Toulouse, le 22 novembre 2015. Marche contre la barbarie suite aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

Contre toute attente, le projet du gouvernement d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité ne choque pas dans les sections socialistes.

Et si Manuel Valls avait vu juste ? Et si le Premier ministre, en bon politique aidé par les sondages, avait raison en affirmant, lundi dans une tribune sur Facebook, que sa proposition d’étendre la déchéance de nationalité aux binationaux nés en France «recueill[ait] une très large adhésion parmi les Français» ? Mieux encore pour lui : une approbation des militants socialistes ?

Depuis mercredi, jour de la confirmation par le couple exécutif de son intention d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les terroristes - tout en incluant ceux nés sur le sol français -, la planète socialiste semble tourneboulée. Mais si Benoît Hamon, Martine Aubry et, de façon moins attendue, Julien Dray puis Jean-Marc Ayrault se sont prononcés farouchement contre cette initiative, les militants socialistes interrogés par Libération paraissent beaucoup moins tiraillés. Certes, cette prise de température n’a pas valeur de sondage, et encore moins de référendum. Il n’empêche, la parole recueillie laisse songeur. Avec, parfois, des propos qui n’ont rien à envier à la droite sécuritaire. «Plutôt à la gauche du parti», mais «pas du côté des frondeurs», Jérôme Godard, ex-secrétaire de section PS à Clermont-Ferrand et actuel adjoint au maire, se dit clairement «favorable à la déchéance de nationalité pour les binationaux», mais aussi «pour ceux qui sont nés en France». Il ne comprend pas, d’ailleurs, «que la binationalité existe». La sécurité ne doit «pas être taboue», et dire cela, «ce n’est pas une idée de droite». L’homme n’est pas «choqué» non plus par la phrase du Premier ministre sur «une partie de la gauche qui s’égare au nom de grandes valeurs, en oubliant le contexte». Il a «toujours été un peu dans la provoc», explique-t-il.

Vallsiste et encore plus cash, Claude Lerouge, ancien responsable de la section PS à la (...)

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