Au procès de l’attentat de Nice, place aux réquisitoires

A French gendarme stands at the entrance of a courtroom at the Palais de Justice, Paris' historic courthouse on May 17, 2022. (Photo by Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP A French gendarme stands at the entrance of a courtroom at the Palais de Justice, Paris' historic courthouse on May 17, 2022. (Photo by Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)

JUSTICE - Après trois mois d’audience, la parole est à l’accusation ce mardi 6 décembre au procès de l’attentat de Nice avec les réquisitions des trois avocats généraux du Parquet national antiterroriste (Pnat) à l’encontre des huit accusés dont trois poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste.

Tour à tour, Jean-Michel Bourlès, Alexa Dubourg et Rachel Lecuyer se lèveront pour démontrer ce qu’ils estiment être les responsabilités des accusés qui comparaissent devant la cour d’assises spéciale de Paris.

Sept accusés sont présents, dont quatre qui comparaissent libres sous contrôle judiciaire. Un huitième accusé, détenu en Tunisie dans le cadre d’une autre affaire, est jugé en son absence.

« S’approcher au plus près des agissements de l’auteur direct des faits »

L’audience doit débuter à 9h30. « Les réquisitions devraient s’étaler sur un peu plus de 6 heures réparties dans la journée », a-t-on appris auprès du Pnat.

« Après plus de trois mois de débats, même si les audiences ont été très rigoureuses, même si les faits ont été analysés en détail, l’intérêt des réquisitions est de rassembler les nombreux éléments recueillis pour s’approcher au plus près des agissements de l’auteur direct des faits et de tous ceux qui ont pu y concourir, de près ou de loin », a précisé le Pnat contacté par l’AFP.

« En outre, ces réquisitions ont vocation à aborder les autres problématiques qui se sont fait jour lors des débats », a ajouté le Pnat.

Les réquisitions sur les peines interviendront à la fin des exposés des avocats généraux.

20 ans de prison maximum

L’auteur de l’attentat qui a fait 86 morts - dont 15 enfants - et plus de 450 blessés sur la promenade des Anglais le soir du 14 juillet 2016, le Tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, abattu par la police au terme de sa course meurtrière à bord d’un camion-bélier de 19 tonnes, est le grand absent du procès. Aucun des accusés n’est poursuivi pour complicité avec le tueur.

Trois accusés seulement sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste en raison de leurs liens supposés avec l’assaillant. Ils encourent un maximum de 20 ans de prison sauf l’un d’entre eux qui encourt la réclusion à perpétuité car en état de récidive légale.

Les autres accusés, dont quatre Albanais parmi lesquels se trouve une femme, comparaissent pour des délits de droit commun liés au trafic d’armes. Ils encourent un maximum de 10 ans de détention.

« Il nous faut vivre avec ce vide »

Dans le box des accusés, « il n’y a personne pour répondre de l’acte criminel. Il nous faut vivre avec ce vide » et « consentir à la limite qui s’impose à la justice des hommes », a rappelé jeudi Me Sylvie Topaloff, une des avocates des quelque 2.500 parties civiles constituées.

Pendant cinq semaines, entre septembre et octobre, plus de 260 endeuillés, rescapés ou proches de victimes sont venus témoigner à la barre pour dire, souvent de façon poignante, les souffrances causées par cet attentat. Et le procès n’apportera pas aux victimes toutes les réponses qu’elles attendaient, ont reconnu des avocats de parties civiles ces dernières semaines.

La recherche d’éventuelles failles dans le dispositif de sécurité fait, depuis décembre 2016, l’objet d’une information judiciaire à Nice, mais celle-ci est au point mort.

Les parties civiles et de nombreuses associations souhaitent que le procès qui s’achève permette de relancer l’instruction sur ce sujet sensible et qu’un nouveau procès sur le thème de la sécurité puisse s’ouvrir prochainement. Après le réquisitoire et les plaidoiries de la défense, prévues du 7 au 9 décembre, les accusés auront une dernière fois la parole, le 12 décembre, avant que la cour se retire pour délibérer.

Le verdict est attendu le mardi 13 décembre.

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