Au procès des agresseurs du chauffeur de bus, les « sombres » avenirs des accusés

Lors des funérailles de Philippe Monguillot en juillet 2020, ses collègues lui ont rendu hommage.    - Credit:PATXI BELTZAIZ /  Hans Lucas via AFP
Lors des funérailles de Philippe Monguillot en juillet 2020, ses collègues lui ont rendu hommage. - Credit:PATXI BELTZAIZ / Hans Lucas via AFP

Il y a d'abord eu les images, glaçantes, de l'agression mortelle du chauffeur de bus Philippe Monguillot, survenue dimanche 5 juillet 2020 à Bayonne. Puis les témoins, qui, déposition après déposition, ont apposé le son sur ces vidéos muettes. Mercredi, c'était au tour des deux accusés de 25 ans de revenir sur ces 2 minutes et 55 secondes qui ont conduit à l'ultime chute de Philippe Monguillot, fatale. C'est tout cela que la cour et les jurés devront bientôt emporter avec eux dans la salle des délibérations.

Mercredi, Wyssem Manai et Maxime Guyennon, qui comparaissent sous l'accusation de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », ont livré leur version de ces minutes fatidiques. Si tous les deux reconnaissent avoir frappé Philippe Monguillot à plusieurs reprises, ils ont chacun fait le récit des minutes qui avaient précédé le violent passage à tabac.

« J'étais comme possédé »

« Il est venu vers nous, nous a parlé des masques et titres de transport […] On s'est insulté lui et moi », commence Wyssem Manai, chemise blanche et larges lunettes de vue. S'il dit ne plus se souvenir de la nature des insultes proférées, il est formel quant au fait d'en avoir lui-même essuyé de la part du conducteur. Dans un flot de paroles difficilement audibles, il débite : « Puis il m'a mis ce coup de tête. Ça m'a tellement choqué, j'ai pris un K.-O., à partir de là je vois rouge, je suis dans tous mes états, comme possédé. »

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