Au Portugal, l’extrême droite fait une percée « historique » aux législatives

Le pays était jusqu’à présent dirigé par la gauche. Le parti antisystème Chega double son score par rapport au score réalisé il y a deux ans.

Les supporters de Chega, le parti d’extrême droite, célèbrent les résultats des législatives le 10 mars 2024.
ANDRE DIAS NOBRE / AFP Les supporters de Chega, le parti d’extrême droite, célèbrent les résultats des législatives le 10 mars 2024.

INTERNATIONAL - L’extrême droite a aussi le vent en poupe au Portugal. L’opposition de centre droit a remporté les législatives de ce dimanche 10 mars dans le pays et, après huit ans de gouvernement socialiste. Le Parlement du pays ibérique bascule à droite avec une nouvelle poussée de l’extrême droite, selon plusieurs sondages de sortie des urnes.

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Le parti populiste Chega (Assez) dirigé par André Ventura a plus que doublé son score en obtenant 18% des suffrages, contre 7,2% lors des précédentes législatives de janvier 2022. Le chef de l’extrême droite portugaise s’est félicité d’« un résultat absolument historique », en se disant « disponible » pour « donner un gouvernement stable au Portugal » au sein d’« une majorité forte à droite ».

À l’issue d’un scrutin marqué par une nette hausse de la participation, son groupe parlementaire, qui comptait une douzaine de députés, pourrait dépasser la quarantaine d’élus. Cette nouvelle percée de l’extrême droite intervient alors que le Portugal commémore le mois prochain le 50e anniversaire de la Révolution des OEillets, qui a mis fin à la dictature fasciste et 13 années de guerres coloniales.

Le centre-droit en tête

Porté par un discours contre la corruption, l’immigration et les minorités, Chega a été fondé en 2019 par André Ventura, un professeur de droit de 41 ans qui s’est fait connaître en tant que polémiste sur les plateaux de télévision consacrés au football.

À trois mois des européennes, ce scrutin précipité par la démission du Premier ministre sortant Antonio Costa, qui ne briguait pas un nouveau mandat, vient confirmer que l’extrême droite progresse à travers le Vieux Continent, comme l’avaient montré les électeurs italiens ou néerlandais.

Au-delà des soupçons qui ont provoqué la démission d’Antonio Costa, André Ventura avait également insisté pendant la campagne sur la hausse de l’immigration vers ce pays, qui a vu sa population étrangère doubler en l’espace de cinq ans.

Le Portugal était un des rares pays en Europe à être dirigé par la gauche lorsque Antonio Costa, 62 ans, a jeté l’éponge après avoir été cité dans une enquête pour trafic d’influence au début du mois de novembre. Alors que seuls les quatre sièges des circonscriptions de l’étranger n’avaient pas encore été attribués, l’Alliance démocratique de centre droit (AD) emmenée par Luis Montenegro, 51 ans, avait remporté 29,49% des voix et 79 députés sur un total de 230.

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