Au Portugal, l’extrême droite de Chega en net recul

“En dessous de 18 %, nous serons un peu frustrés.” Le 27 mai, António Tânger Corrêa, tête de liste de Chega pour les Européennes, ne cachait pas les ambitions de son parti de droite radicale populiste, dont il est vice-président : battre le score historique des législatives de mars dernier, grâce auquel Chega a quadruplé son nombre de députés (de 12 à 50) au Parlement.

Plus dure est la chute ce lundi : le parti n’a obtenu que la moitié du score escompté (9,79 %), juste devant l’Initiative libérale (9,07 %), et loin derrière le PS (32,10 %), vainqueur de justesse, et l’Alliance démocratique, coalition de centre-droite (31,12 %) qui dirige le pays depuis deux mois.

Pour Armando Esteves Pereira, directeur du Correio da Manhã, le Chega d’André Ventura est le grand perdant de ces élections européennes :

“Le parti, qui ne peut pas ‘cloner’ son leader pour toutes les élections, a vu sa dynamique électorale stoppée hier. Ce coup de frein et le bon score des libéraux sont parfaits pour [le Premier ministre] Luís Montenegro […]. En cas de crise politique alimentée par le PS ou Chega, le Premier ministre n’aurait aucun problème à se rendre aux urnes et pourrait compter sur l’Initiative libérale pour tenter d’obtenir une majorité absolue.”

À rebours de la “vague populiste”

Dans son éditorial, le Jornal de Notícias relève que cette “défaite va au-delà du mauvais choix de la tête de liste” (António Tânger Corrêa) et “montre la fragilité de la base du parti” :

“Le bouleversement attendu s’est confirmé dans plusieurs pays européens, mais le Portugal a navigué dans une direction différente de la vague populiste et d’extrême droite […]. Le vote de protestation n’est pas nécessairement un vote de confiance à l’égard de Chega, ce qui est une bonne nouvelle pour la démocratie.”

“Chega a été battu dans ses espoirs de croissance, constate Bruno Contreira Mateus, directeur du quotidien Diário de Noticias. La principale raison, c’est que le parti mobilise le vote de punition au Portugal, mais qu’en Europe, les Portugais ne ressentent pas le besoin de ‘drame’.”

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