Au Portugal, la colocation contrainte est en nette hausse

“De plus en plus de couples partagent une chambre avec leurs enfants chez des gens qu’ils ne connaissent même pas, rapporte ce vendredi 29 mars dans Expresso Natália Nunes, la coordinatrice du bureau de protection financière de l’association Deco. Et les familles qui leur louent la chambre acceptent de le faire parce qu’elles ont besoin d’un revenu supplémentaire.” En citant une nouvelle étude de l’Institut national des statistiques, le journal annonce que le nombre de Portugais qui vivent dans des logements surpeuplés a bondi de 40 % en 2023.

L’hebdomadaire souligne qu’il s’agit de la hausse la plus importante depuis vingt ans. Cette réalité concerne désormais 1,3 million de personnes (12,9 % de la population), soit 370 000 de plus que l’année précédente. En effet, ils sont de plus en plus nombreux les couples avec enfants qui retournent chez leurs parents ou qui mettent à disposition leur canapé pour des membres de la famille qui ne savent plus où aller ou, pire encore, en cas de “désespoir total”, qui contractent des emprunts pour payer la caution et les premiers mois de loyer pour garantir un contrat de location.

Les conséquences des visas dorés

Les raisons ? “L’inflation, la hausse des loyers et l’augmentation des mensualités des prêts hypothécaires expliquent en partie l’aggravation du surpeuplement des logements au Portugal”, poursuit Expresso. Malgré les efforts des ménages pour réduire leurs dépenses, leur taux d’épargne n’a jamais été aussi faible, selon la banque de données Pordata.

Dans un second article, Expresso souligne, en citant une récente publication scientifique de l’Institut d’économie du travail, en Allemagne, et diffusée par l’Observatoire européen de la fiscalité, ce qui était connu depuis plusieurs années déjà : “Les visas dorés ont contribué à la hausse des prix de l’immobilier.” Depuis la mise en place de ce programme (qui a généré 7 milliards d’euros en près de dix ans), le nombre de propriétés vendues 500 000 euros a augmenté de 60 %.

Expresso pointe deux raisons principalement : la hausse de la demande des investisseurs extra-européens en quête d’un visa et le fait que la valeur de nombreux biens ait été gonflée pour qu’ils entrent dans le cadre du programme.

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