Au Portugal, quand une chanson fit la révolution

A Grândola, dans la region de l'Alentejo a été inauguré en 2012 un monument dédié à la chanson de José Afonso.

Le 25 avril 1974, «Grândola Vila Morena» de José Afonso donnait le signal de la fin de quatre décennies de dictature.

Le 25 avril 1974, peu après minuit, les auditeurs de l’émission «Limite», sur les ondes de Radio Renascença, n’en crurent pas leurs oreilles : c’est Grândola Vila Morena, une chanson interdite, que diffusait la station de l’Eglise catholique portugaise. Dans les casernes, quelques centaines de militants du MFA (Mouvement des forces armées) attendaient ce signal pour grimper sur les jeeps et dans les chars d’assaut et rouler vers le centre de Lisbonne. Quand le jour s’est levé, quarante et un ans de dictature avaient pris fin : les Lisboètes dansaient dans les rues, embrassaient les militaires démocrates et leur tendaient des œillets rouges.

José Afonso, surnommé Zeca, avait composé Grândola Vila Morena en hommage aux traditions de solidarité d’une bourgade de l’Alentejo où il avait été invité à chanter en 1964. «Grândola, ville brune/ Terre de fraternité/ C’est le peuple qui commande/ En toi, ô cité.» Ancien instituteur élevé en Angola et au Mozambique, Zeca Afonso avait l’habitude de jouer à cache-cache avec la censure avec ses chansons paraboles. Même si la majorité de son répertoire, ancré dans la tradition du fado estudiantin de Coimbra, n’était pas politique. Il sera pourtant plusieurs fois arrêté et emprisonné par la Pide, la redoutable police politique du dictateur Salazar.

A lire aussi Portugal, le parfum entêtant des œillets

La Révolution des œillets passionnera toute l’Europe, à une époque où la démocratie n’était pas un acquis partagé par tous. Des régimes militaires perduraient en Espagne et en Grèce (où la junte des colonels s’effondrera trois mois plus tard). Occupation des latifundia par les paysans, expériences d’autogestion : cette construction du socialisme en temps réel attire les militants de gauche par milliers.

Photo prise le 27 avril 1974 à Lisbonne, de civils et militaires manifestant leur joie lors de la Révolution des œillets. (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Raids turcs en Syrie et en Irak: plus de 20 combattants kurdes tués
Incident diplomatique entre Israël et l'Allemagne
Netanyahu annule une rencontre avec le chef de la diplomatie allemande
Centrafrique: fin de la traque contre Kony pour les forces américaines
Sénégal: 20 morts dans le naufrage d’une pirogue