Au Portugal, la célébration de la “révolution des œillets” remise en question

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Le 25 avril, le Portugal célébrait le cinquantième anniversaire de la “révolution des œillets” qui a permis au pays d’entamer sa transition démocratique après quarante-huit ans de dictature. Cet épisode est étudié comme jalon par les élèves de première lorsqu’on aborde le thème de la démocratie .

La revue de presse que nous vous proposons revient sur cet événement et sur les enjeux mémoriels qui divisent aujourd’hui la classe politique portugaise.

L’héritage de la “révolution des œillets” pourrait faire l’objet d’un beau sujet de grand oral pour les élèves qui s’intéressent à cette question. Ces articles vous permettront une première entrée dans les débats récents.

S’il ne fallait retenir qu’une citation

“Combien de peuples peuvent célébrer la date de fondation de leur démocratie avec une révolution presque sans effusion de sang, avec un œillet au bout du fusil, sans désir de vengeance et sans que ce soit la fin d’une guerre qui a donné naissance à de nombreux nouveaux pays ?”

Dans son éditorial, le directeur du journal Público, David Pontes, montre que la “révolution des œillets” a en effet pour singularité d’avoir été pacifique et largement soutenue par la population. Il faut rappeler que ce sont tout d’abord des militaires, lassés par les guerres coloniales, qui ont mené ce coup d’État contre le régime autoritaire de Marcelo Caetano, l’héritier du dictateur Salazar.

À son arrivée au pouvoir en 1933, Salazar renforce l’Estado Novo (le “Nouvel État”), l’un des régimes autoritaires les plus longs de l’histoire du XXe siècle. S’appuyant sur l’Église et les forces conservatrices, ce régime, de nature dictatoriale, a ainsi poussé de très nombreux Portugais à fuir leur pays.

En avril 1974, lorsque éclate la “révolution des œillets”, le Portugal est plongé depuis plusieurs années dans des guerres coloniales terribles en Guinée-Bissau, en Angola et au Mozambique.

C’est d’une partie de l’armée que vient la contestation, et en particulier des militaires du MFA (Mouvement des forces armées). Et c’est là toute l’originalité de cette révolution du 25 avril. Dans bien d’autres pays, comme au Chili, lorsque l’armée déclenche un coup d’État, c’est plutôt pour instaurer une dictature militaire. Or au Portugal, c’est précisément l’armée qui va mettre fin au régime autoritaire de l’Estado Novo et enclencher un processus de démocratisation.

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