Au Pays basque espagnol, “des élections qui n’ont rien d’historique”

Tout va changer et rien ne va bouger au Pays basque espagnol. Ce dimanche 21 avril, les électeurs de cette région autonome frontalière de la France se rendent aux urnes pour renouveler leur Parlement local et ses 75 députés.

Les principaux partis ont tous changé leur tête de liste, mais le résultat semble connu d’avance, à en croire la presse espagnole : les formations nationalistes basques EH Bildu (gauche abertzale [“patriote”]) et PNV (centre droit) disposent d’un net avantage sur leurs concurrents et se disputeront la première place.

“Il s’agit peut-être d’une anecdote, mais la ferveur autour de la victoire de l’Athletic en Coupe du Roi (d’Espagne) a mobilisé plus que la campagne”, plaisante El Periódico de Catalunya, journal de centre gauche. Le grand club de football de Bilbao a remporté le 6 avril son premier trophée majeur depuis quarante ans, et les célébrations ont enflammé les rues de la ville pendant plusieurs jours, éclipsant le lancement de la campagne pour les législatives locales.

Nouvelle classe politique

Pour la première fois, EH Bildu, héritier politique du groupe séparatiste basque ETA − qui a déposé les armes en 2011, avant d’être officiellement dissous en 2018 −, pourrait arriver en tête du scrutin. Mais malgré cette “montée en puissance”, prévient le site de gauche Ctxt, “le PNV formera à nouveau une coalition avec le PSE [Parti socialiste]”, comme il le fait depuis les législatives de 2016. Le média s’attend donc à “des élections qui n’ont rien d’historique”.

Le PNV a néanmoins fait le pari de ne plus faire concourir l’actuel lehendakari (président du gouvernement autonome basque), Iñigo Urkullu, 62 ans et en poste depuis 2012, en le remplaçant par un nouveau candidat, Imanol Pradales. Ce dernier a été victime d’une agression au gaz poivre, le 16 avril, au sortir d’un meeting dans la banlieue de Bilbao, sans conséquence, bien qu’elle l’ait aveuglée pendant quelques minutes. Un homme de 49 ans a été interpellé.

D’après La Vanguardia, au-delà de cet incident, Pradales incarne, sur le plan politique, “ce qui ressemble le plus à Urkullu, bien qu’il soit plus jeune de quatorze ans et sans cheveux gris”.

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