Au Parlement, petite diplomatie entre amis

Le président syrien Bachar al-Assad entouré de Jean-Pierre Vial, sénateur PS (à sa gauche), de l'UMP Jacques Myard et de l'UDI Francois Zocchetto, le 25 février.

A l’instar du groupe France-Syrie qui a rendu visite à Bachar al-Assad en février, plus d’une centaine d’associations de députés nouent des liens avec leurs homologues étrangers. Rapprochements utiles ou lobbying déguisé ?

Tour operator pour parlementaires ? Officine de pieds nickelés s’improvisant diplomates ? Porte d’entrée pour des puissances étrangères et des lobbys industriels en quête d’une oreille bienveillante à l’Assemblée ? L’affaire des quatre députés et sénateurs en visite «personnelle» à Damas fin février a fortement irrité le Quai d’Orsay et relancé quelques vieilles suspicions autour des groupes d’amitié que noue l’Assemblée nationale avec plus de cent pays. Les révélations autour des ventes d’armes au Kazakhstan ont mis en lumière le rôle joué en coulisse par Aymeri de Montesquiou et Thierry Mariani, respectivement président au Sénat et à l’Assemblée du groupe d’amitié avec le Kazakhstan, le premier défendant les intérêts de Thales, et le second d’EADS. Enfin, le refus de la présidence du Sénat de créer un groupe d’amitié France-Qatar, comme il en existe à l’Assemblée nationale, a laissé une impression de flou et donc de trouble autour de ces structures.

Liens personnels. S’il surveille de très près son «domaine réservé», l’exécutif tolère depuis longtemps une diplomatie parlementaire. Dont «la règle déontologique de base est de ne pas gêner l’action du Quai d’Orsay», insiste Elisabeth Guigou, présidente (PS) de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée. Il revient à cette commission de mener des auditions sur les grands enjeux stratégiques et de débattre des dossiers chauds. Aux groupes d’amitié, on laisse le soin de «tisser un réseau de liens personnels» avec les parlementaires étrangers et les acteurs de la société civile. L’ironie de ces groupes, c’est que les députés qui y participent jurent leurs grands dieux qu’ils n’y font rien. Tout en se poussant du coude pour en prendre la présidence. «Ce sont des structures softs, voire (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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