Au Parlement européen, les interprètes sont inquiets pour leur santé

“Streik, grève, strike.” Ce lundi 4 juillet, Politico Europe s’essaie à un exercice de traduction, pour évoquer la grève des interprètes du Parlement européen. Ce mouvement social, qui a débuté le 27 juin, vise à dénoncer les conséquences du télétravail sur la santé de ceux qui traduisent les débats de l’instance européenne, et assurent ainsi son fonctionnement. Il est soutenu par une grande partie des 300 interprètes permanents de l’institution, ainsi que par les quelque 1 500 indépendants agréés pour travailler au Parlement.

“Ils disent souffrir d’acouphènes et d’autres troubles de l’audition, sans compter les insomnies, les nausées ou les douleurs oculaires”, explique le titre. Ces symptômes seraient liés, selon les grévistes, aux heures passées à “traduire les propos de personnes participant à des réunions depuis une voiture ou un restaurant, avec une mauvaise connexion”. Selon l’Association internationale des interprètes de conférence, “il est également nécessaire de discuter et de se mettre d’accord sur des conditions de travail adaptées aux changements en cours dans le fonctionnement du Parlement.”

Moins de contrats pendant la pandémie

“Ce n’est pas la première fois que l’institution européenne a des démêlés avec ses interprètes”, précise le journal bruxellois, qui rappelle que les contrats de nombreux indépendants ont été annulés pendant la pandémie. “Aujourd’hui, comme de nombreux autres secteurs (aviation, hôtellerie, etc.), le Parlement a du mal à s’adapter à un monde du travail bouleversé.”

Face à cet important mouvement social, le Parlement européen a fait appel à des agences externes, employant des interprètes non accrédités. Si l’instance assure qu’une telle décision était nécessaire pour éviter un blocage, la nouvelle a surtout “exacerbé les tensions” avec les protestataires. Politico Europe explique :

“Selon la ‘Union for Unity’ et l’‘Union syndicale Luxembourg’, deux des syndicats majeurs du personnel de l’UE, cette décision est tout simplement illégale et ‘problématique pour le dialogue social, ainsi que d’un point de vue opérationnel et légal’.”

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