Au Pakistan, un commentateur politique progressiste violemment attaqué

Raza Rumi, connu pour ses positions anti-talibans, a été la cible d'une attaque armée qui a tué son chauffeur, à Lahore.

Des hommes armés ont ouvert le feu vendredi soir contre le véhicule d’un des commentateurs politiques les plus célèbres du Pakistan, connu pour ses positions hostiles aux talibans, tuant son chauffeur, ont annoncé des responsables. Raza Rumi, président de l’Institut Jinnah, un centre de réflexion progressiste, animateur sur la chaîne privée Express TV et influent commentateur politique, a été la cible d’une attaque à Lahore, capitale de la province du Pendjab (centre), généralement épargnée par les attentats.

Raza Rumi était en route vers les studios de la chaîne lorsque des hommes armés circulant à moto se sont approchés du véhicule et ouvert le feu, a déclaré le chef de la police de Lahore, Chaudhry Shafique. «C’était une attaque ciblée», a déclaré Chaudhry Shafique, précisant que le chauffeur de Raza Rumi avait perdu la vie et que son garde avait été blessé. «J’ai été la cible de tirs... Je redoutais ce jour», a écrit sur son compte Twitter Raza Rumi, qui a d’ailleurs été légèrement blessé.

Cette attaque contre une des personnalités médiatiques phares du Pakistan intervient alors que les rebelles du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), un regroupement de factions islamistes armées, et le gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif, ont amorcé cette semaine un nouveau round dans leurs pourparlers de paix. Ces discussions laissent toutefois pantois de nombreux commentateurs, sceptiques à l’idée d’un accord entre le pouvoir et le TTP du mollah Fazlullah, un commandant taliban qui avait fait régner la terreur dans la vallée de Swat (nord-ouest) de 2007 jusqu’à une opération militaire en 2009.

Au cours des dernières années, la ville de Lahore, qui est aussi la capitale culturelle du pays et le fief du Premier ministre Sharif, a été épargnée par les violences qui ont toutefois endeuillé des agglomérations comme Peshawar, Karachi et Quetta. Mais les (...)

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