Au Pérou, le scandale du « Rolexgate » conduit à la démission six ministres du gouvernement de Dina Boluarte
PÉROU - Une affaire de montres de luxe qui vire à la crise gouvernementale. Au Pérou, six des dix-huit ministres du gouvernement ont annoncé leur démission, ce lundi 1er avril, en pleine enquête contre Dina Boluarte, la présidente de la République, pour des faits présumés d’enrichissement illicite liés à des Rolex qu’elle est soupçonnée de posséder. La présidente nie en bloc les accusations.
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Si Victor Torres, ministre de l’Intérieur, a invoqué des « problèmes familiaux » pour annoncer son départ à la sortie du conseil des ministres, sa démission a été suivie, quelques heures plus tard, de celle de cinq de ses collègues : les ministres de l’Éducation, de la Femme, du Développement agraire, de la Production et du Commerce extérieur. Autant de responsables qui n’ont fourni aucune raison concernant leur départ.
La démission du tiers de l’équipe gouvernementale intervient deux jours après une perquisition surprise au domicile de Dina Boluarte et de son bureau présidentiel. Les policiers et magistrats étaient à la recherche de montres Rolex que la présidente est soupçonnée de ne pas avoir mentionnées dans sa déclaration de patrimoine.
Si elle a assuré n’en posséder qu’une, le parquet lui a ordonné de présenter toutes ses montres en sa possession lors d’une convocation prévue ce vendredi 5 avril. Pour l’instant, la défense de la présidente affirme que la police a bien trouvé quelques-uns de ces bijoux lors des opérations au palais du gouvernement, mais aucune Rolex.
Le ministre de l’intérieur démissionnaire s’est empressé, après ce scandale, de défendre sa supérieure. « Si Dina Boluarte part, le Pérou coulera. Madame n’a rien à cacher. Je pars en paix, les mains propres », a-t-il dit.
L’opposition demande la destitution de la présidente, mais ne dispose pas de la majorité au Congrès, contrôlé par les partis de droite. Le scandale a éclaté le 15 mars dernier, quand un site d’informations a publié une série de photos la montrant avec différentes montres de luxe alors qu’elle était au gouvernement en 2021 et 2022.
En parallèle, la présidente du Pérou fait aussi l’objet d’une enquête pour « génocide, homicide aggravé et blessures graves » après la mort de plus de 50 personnes durant les deux mois de troubles sociaux qui ont accompagné son accession à la tête de l’État.
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