Au Niger, le régime militaire expulse l’ambassadeur de France Sylvain Itte

Des policiers patrouillant à Niamey, au Niger, le 21 août 2023.
Des policiers patrouillant à Niamey, au Niger, le 21 août 2023.

NIGER - Il a 48 heures pour faire ses valises. Le régime militaire, qui a pris le pouvoir à Niamey le 26 juillet, a donné ce vendredi 25 août deux jours à l’ambassadeur de France au Niger pour quitter le pays, a annoncé le ministère nigérien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Face « au refus de l’ambassadeur de France à Niamey de répondre à l’invitation » du ministère « pour un entretien » ce vendredi « et d’autres agissements du gouvernement français contraires aux intérêts du Niger », les autorités « ont décidé de retirer leur agrément à M. Sylvain Itte et de lui demander de quitter le territoire nigérien sous quarante-huit heures », indique le communiqué.

Cette décision suit une série de déclarations et manifestations hostiles à la France depuis que l’armée nigérienne a renversé le 26 juillet le président élu Mohamed Bazoum, toujours détenu depuis avec une partie de sa famille.

De lourdes sanctions économiques et financières après le coup d’État

Le régime militaire a en particulier accusé Paris de vouloir intervenir militairement au Niger pour remettre en place Mohamed Bazoum et affirmé que la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) était une organisation « à la solde » de la France, ex-puissance coloniale dans la région.

Le refus de la France a été immédiat. « La France a pris connaissance de la demande des putschistes », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans la soirée à l’AFP. « Les putschistes n’ont pas autorité pour faire cette demande, l’agrément de l’ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues », a expliqué le Quai d’Orsay.

Depuis le coup d’Etat, la France estime que la seule autorité légitime au Niger reste celle du président Mohamed Bazoum, élu démocratiquement. Celui-ci est actuellement retenu au Palais présidentiel par les militaires. De manière similaire, début août, Paris avait rejeté la dénonciation des accords par les militaires putschistes.

La France déploie au Niger 1 500 hommes qui aidaient le régime du président Bazoum à lutter contre les groupes jihadistes qui ensanglantent depuis des années le Niger et une grande partie du Sahel.

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