Au Niger, des milliards et un Macron pour Noël

Cette année le père Noël a gâté le Niger. Pensez donc : c’est dans ce vaste pays enclavé du Sahel qu’Emmanuel Macron a réveillonné avec 48 heures d’avance, sur la base militaire française de l’opération antijihadiste «Barkhane».

Une semaine plus tôt, ce sont les Nigériens qui s’étaient déplacés à Paris pour une «Conférence de la renaissance» qui, en deux jours, leur a permis de récolter 23 milliards de dollars de promesses d’investissements publics et privés. Au moment des annonces finales, une ambiance de Téléthon frénétique avait d’ailleurs gagné la salle de l’hôtel de la Porte Maillot où se tenait ce grand raout. «320 millions de dollars pour la construction d’une nouvelle cimenterie»,«104 millions pour quatre centrales solaires photovoltaïques !» exultait au micro un animateur enthousiaste en remerciant les investisseurs. Pour le privé, on retrouve, comme toujours, de nombreux Chinois. L’Union européenne promet d’apporter 1 milliard d’euros. La France, 400 millions. L’Italie 100 millions. Et encore 63 pour l’Allemagne, 46 pour l’Espagne. Sans compter le 1,5 milliard débloqué par la Banque mondiale dont le dernier rapport fustigeait pourtant cet automne la corruption et le clientélisme des élites du pays.

«Le Niger a gagné 32 points dans le classement Doing Business, c’est pour ça qu’on nous fait désormais confiance», nous expliquait la ministre du Plan, Aïchatou Kané Boulama. Qui rêve de «faire baisser l’extrême pauvreté, de 45 % à 31 % en cinq ans». Et de multiplier «les villages intelligents hyperconnectés» dans ces zones rurales où vivent 80 % des Nigériens. Des «villages intelligents» dans un pays où la durée de la scolarisation s’affiche à moins de deux années en moyenne ? «De nos jours, mêmes les analphabètes utilisent WhatsApp, grâce à la phonétique. C’est ça, l’Afrique des villages reliée à la haute technologie !»



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