Au Milipol, la torture fait salon

Dans les allées du salon Milipol, à Paris, le 21 novembre.

Au moins cinq entreprises chinoises exposaient ou faisaient la promotion d'équipements interdits dans l'Union européenne. Les organisateurs ont fermé un stand et les pages des catalogues incriminés ont été déchirées.

Du ruban rouge et blanc ferme désormais le stand 232, de l’allée F, hall 6, du parc des expositions de Villepinte où se tient toute la semaine le salon de «la sécurité intérieure» Milipol. Avant que ne soit posé le rubalise, mercredi soir et en catastrophe, cet espace de quelques mètres carrés abritait des instruments de torture. C’est un chercheur d’Amnesty International qui l’a découvert, au cours de sa visite, mardi. «Il y avait des bracelets qui envoient des décharges électriques», décrit Aymeric Elluin. Du matériel de «contrainte physique» dont l’Union européenne a proscrit l’importation et l’exportation en 2006, l’exposition ou même la promotion en 2016, lors de l’adoption d’un nouveau règlement plus strict.

«Tout simplement atroce»

Sous la fière affiche «China Pavillon», l’entreprise Origin Dynamic a pourtant exposé ses bracelets électriques. Interpellé par Amnesty International, le président de Civipol, qui organise le salon, a ordonné la fermeture immédiate du stand. Comment ces équipements ont pu entrer dans l’Union européenne ? Contacté, le préfet Yann Jounot, à la tête de Civipol, ne nous a pas répondu. De son côté le salon Milipol n’a pas d’explication sur ce point et ne nous a pas indiqué quelles suites il comptait donner à ces infractions. La directrice insiste néanmoins sur sa réactivité : «Dès lors que ce matériel a été exposé et vu sur Milipol, le stand a été fermé.»

Pour l’organisation de défense des droits humains, la présence même de ces équipements en France interroge. «Les Etats occidentaux contrôlent très strictement tous les biens à double usage qui pourraient entrer dans la composition d’armes de destruction massive, mais les standards ne sont pas les mêmes pour les équipements de torture. Pourquoi le gouvernement ne (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Abeilles: deux nouveaux pesticides sur la sellette devant la justice
Filoche va attaquer en justice la décision d’exclusion du PS
Congrès du PS: Le Foll lance les hostilités samedi
Forban d’essai
Macron hué et sifflé par une partie des maires à son arrivée au Congrès