Au Maroc, les sinistrés du séisme sont pris “dans l’étau des lourdeurs administratives”

Les stigmates du tremblement de terre qui a fait près de 3 000 morts et plus de 5 000 blessés le 8 septembre 2023 dans la province d’Al-Haouz, au Maroc, sont toujours présents. En témoigne la une du dernier numéro du magazine TelQuel, qui montre des camions qui continuent à déblayer la région, dans un paysage quasi désertique. “Séisme d’Al-Haouz : la lente reconstruction”, titre le magazine marocain, qui ajoute que les sinistrés sont pris “dans l’étau des lourdeurs administratives”. Selon le magazine, les conditions d’éligibilité à l’aide sont très strictes.

Si les tractopelles et autres engins ont effectivement commencé à nettoyer les terrains et à préparer la reconstruction, “rien n’a été fait dans les douars [groupements d’habitations rurales] de montagnes”, déplore l’un des habitants de la région.

Dans les camps, en ce mois de ramadan, on s’occupe comme on peut, et les tentes ne sont pas toujours des abris confortables pour les centaines de familles qui s’y trouvent.

“Personne ne meurt de faim”

“Venez voir, nous peinons en vain à couvrir la tente de nappes en plastique. Le toit ne résiste ni au soleil ni à la pluie. Et nous ne savons pas combien de temps cela va durer”, témoigne Asmaa, une institutrice, qui attend toujours d’être relogée et de voir enfin le bout du tunnel. Comme elle, beaucoup ont tout perdu à la suite du séisme et devront recommencer leur vie de zéro.

Grâce aux dons des associations, et particulièrement à ceux de la Fondation Mohammed V pour la solidarité, “personne ne meurt de faim”, confie toutefois une vieille dame. Les familles éligibles à l’aide de l’État ont pour le moment reçu une première tranche de 20 000 dirhams (soit un peu plus de 1 800 euros).

“La commission m’a informé que j’aurai droit à une deuxième tranche de 40 000 dirhams après la mise en place de la structure porteuse, ce qui me permettra de poursuivre les travaux en plaçant les ossatures et en entamant la construction”, explique Ali, un septuagénaire de la commune de Talat N’Yaaqoub, qui déjà entamé les travaux de reconstruction de sa demeure.

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