Au Maroc, comment reconstruire après le séisme aux 3000 morts ?

Le tremblement de terre du 8 septembre 2023 a fait aussi 5.600 blessés d'après le dernier bilan des autorités marocaines.

Reconstruire sans bétonner les villages. C'est l'un des enjeux de la réhabilitation des "douars" montagneux décimés par le puissant séisme qui a frappé le Maroc il y a un mois, pour allier durabilité et respect de l'architecture traditionnelle.

Le tremblement de terre du 8 septembre 2023, qui a fait environ 3.000 morts et 5.600 blessés d'après le dernier bilan des autorités diffusé à la mi-septembre, a endommagé quelque 60.000 habitations dans près de 3.000 villages dans le Haut-Atlas et ses environs.

Un mois plus tard, les rescapés vivent sous tente et les autorités ont mis en place des hôpitaux de campagne et des écoles temporaires. De leur côté, les architectes se mobilisent et esquissent des idées en vue d'une reconstruction qui respecte les habitats traditionnels de ces régions isolées, largement défavorisées.

Après avoir visité une trentaine de villages, notamment à Al-Haouz, la province la plus touchée par le séisme, l'architecte marocain Karim Rouissi estime qu'il faut y "encourager l'auto-construction encadrée, avec des matériaux locaux".

"Il est important que la réponse urbaine ne soit pas la même que pour les douars (villages) et les centres ruraux", dit à l'AFP l'architecte, qui a récemment participé à des missions de diagnostic dans les zones sinistrées aux côtés d'autres bénévoles, architectes, ingénieurs, représentants du ministère de l'Habitat.

Dans les zones touchées par le séisme, les bâtisses traditionnelles en terre ou en pierre ont petit à petit laissé place, ces dernières années, à des constructions en béton moins chères mais "souvent mal faites", regrette l'architecte marocain Elie Mouyal.

Le village d'Imi N'Tala détruit par un séisme, le 5 octobre 2023 au Maroc (AFP - FADEL SENNA)
Le village d'Imi N'Tala détruit par un séisme, le 5 octobre 2023 au Maroc (AFP - FADEL SENNA)

"La confiance exagérée dans le béton a été un piège", affirme ce spécialiste de l'habitat traditionnel et de la construction en terre au Maroc. Après le séisme, "j'ai vu beaucoup plus de maisons en béton par terre", ajoute-t-il, précisant que les bâtisses en [...]

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