Au Maroc, jusqu’où ira la réforme du Code de la famille ?

Le magazine marocain TelQuel consacre la une de son édition du 10 novembre à la réforme du Code de statut personnel marocain – aussi connu sous le nom “Moudawana” – avec le titre “Jusqu’où ira-t-on ?”. Sur l’illustration qui l’accompagne, l’on peut voir des silhouettes brandissant des pancartes sur lesquelles figurent un certain nombre de revendications liées au droit de la famille. L’hebdomadaire se demande si les législateurs sauront répondre à ces revendications, notamment concernant l’égalité entre les hommes et les femmes.

En 2004, l’adoption du Code de la famille avait été accueillie avec enthousiasme par les organisations de défense des droits de l’homme et l’ensemble de la société civile. Mais, depuis, la société marocaine a évolué, et de plus en plus de voix se lèvent pour réclamer, entre autres mesures, l’interdiction du mariage des mineurs, l’égalité en matière d’héritage ou encore l’interdiction de la polygamie.

Depuis le départ du gouvernement islamiste et la nomination d’Aziz Akhannouch à la tête du gouvernement, en septembre 2021, la réforme de la Moudawana s’est imposée dans le débat public. En juillet 2022, Mohammed VI lui-même avait “souligné la nécessité d’une nouvelle réforme”. Le 26 septembre, le roi a adressé une lettre à l’exécutif dans laquelle il exige qu’on lui présente, “dans un délai n’excédant pas six mois”, des “propositions d’amendements”.

Si le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, chargé de piloter la réforme, semble convaincu de la nécessité de garantir l’égalité des droits, les défis sont de taille, à commencer par “la pression des références religieuses traditionnelles”. Pour TelQuel, c’est le “courage” de l’exécutif, des législateurs et des magistrats qui fera toute la différence.

Le magazine estime que la question de l’égalité dans l’héritage sera, par exemple, l’une des pierres d’achoppement de la réforme. Interrogé sur cette question, l’ancien secrétaire d’État chargé de la Protection sociale Saïd Saadi estime que “tout dépendra de la capacité des oulémas [les savants de l’islam] à faire preuve d’ijtihad [interprétation de la loi islamique], à voir en la charia une loi humaine et non pas divine”.

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