Au Maroc, deux mineures homosexuelles risquent trois ans de prison

«489, Love is not a Crime» : une manifestation à message, à Rabat en juin 2016, contre l'article 489 du code pénal marocain, qui criminalise l'homosexualité.

Accusées d'homosexualité, un crime au Maroc, deux jeunes filles attendent leur verdict vendredi. Un procès qui illustre «l'homophobie d'Etat» selon des défenseurs des libertés individuelles du pays.

S. a 16 ans. H. est bientôt majeure. Elles sont poursuivies par la justice marocaine pour homosexualité. C'est la tante d’une des deux jeunes filles qui a dû les dénoncer au commissariat du quartier par peur des représailles car un voisin a filmé les filles alors qu’elles s’embrassaient, sur un toit de Marrakech. Présentées devant le procureur puis retenues en prison une semaine, les deux adolescentes ont ensuite été remises en liberté provisoire : la COP22 démarrait quelques jours plus tard, il n’était pas question d’écorner l’image du Maroc. Le procès a repris dès la fin de la grand-messe du climat. Le verdict sera rendu ce vendredi.

Cette affaire s’ajoute à la longue liste de cas d’homosexuels déférés devant les tribunaux du pays. Pour la plupart des hommes, rarement des femmes, et encore jamais de mineurs. Au Maroc, l’homo est hors la loi. L’article 489 du code pénal criminalise les relations sexuelles entre individus du même sexe. Le «coupable» risque jusqu’à trois ans de prison ferme et une amende de 1 200 dirhams (112 euros). Depuis la fin du protectorat français, la loi n’a pas été abrogée : elle s’est même durcie. Pour la militante féministe Ibtissame Lachgar, à la tête du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles, cette législation «rétrograde et haineuse» instaure de fait une «homophobie d’Etat».

Roués de coups

Péché, vice, honte… Ces mots sombres, systématiquement accolés aux gays et aux lesbiennes, en disent long sur le regard que porte sur eux la société marocaine, conservatrice, attachée à la tradition, aux valeurs de la famille et du patriarcat. «La société n’est pas tolérante. Elle ne voit aucune limite entre les libertés individuelles et le sacré. Avant d’être criminalisée par la justice, l’homosexualité l’est par la société (...)

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