Au marché de Rungis, où les candidats se succèdent au petit matin

Le pavillon des viandes à Rungis lors de la visite de Marine Le Pen, le 25 avril 2017.

Après Le Pen avant-hier, Macron la semaine dernière, nous avons voulu voir de près à quoi ressemble «la France qui se lève tôt» et pourquoi Rungis est le passage obligé des politiques en campagne. Visites aux aurores du plus grand marché d'Europe, du pavillon poisson aux carcasses de viande en passant par les fruits et légumes (spoiler : on a retrouvé le lanceur de tomates à Marine Le Pen !) et les étals de fromage.

Au lever du jour, Rungis, plus grand marché de produits frais d'Europe, à 232 hectares, est à son pic d'activité. Dans ce marché de gros qui joue les intermédiaires pour faire vivre la production agricole, à 4h15 dans les effluves de poisson, c’est même déjà la fin de la journée de travail. Entre les daurades, les soles, les thons massifs ou les moules bien garnies, dans un froid glacial, une femme d’une trentaine d’années, les traits tirés, crie sur son chariot, en apercevant un petit groupe en blouses blanches (tenue obligatoire) amassé autour d’une belle brochette de poisson frais : «Ah, j’aurais cru que c’était Le Pen qui venait, mais non. Elle n’est même pas venue nous voir.»

Deux poissonniers bavardent. Christopher, 29 ans, travaille à Rungis depuis cinq ans. Il est écailleur. Lucien a 18 ans, et il est préparateur depuis deux ans. «La Marine[Le Pen, ndlr] on l’a pas vue. Dommage, on vote pour elle», balance Christopher avec un large sourire. Elle est passée partout, aux viandes, aux légumes. Sauf ici. «Apparemment, ça pue trop». Pourquoi voter «Marine» ? «Faut qu’ça change.» On n’en saura pas plus.

Direction fruits et légumes. On nous avertit : «Ne faites pas attention, les gens sont un peu rustres ici, mais bon, il y a beaucoup de Marocains.» Comprendre : vous ne serez pas dépaysée. Avec prudence, on aborde un jeune qui n’a pas l’air trop débordé. On apprendra ensuite qu’il est préparateur de commandes et livreur de palettes. Salahddine, 26 ans, à Rungis depuis deux ans, diplômé en génie civil et bac +2 en sciences économiques. «Si je (...)

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