Au Mali, un scrutin dans l'ombre de la violence

Contrôle des sacs à l'entrée d'un bureau de vote de Bamako, à l'occasion des élections municipales, le 20 novembre.

Plusieurs fois repoussées, les élections municipales se déroulent ce dimanche. Mais, un an après l'attentat du Radisson Blu, l'Etat semble toujours incapable d'assurer la sécurité sur l'ensemble de son territoire.

Un an, jour pour jour, après l’attaque de l’hôtel Radisson Blu de Bamako, le Mali est appelé aux urnes ce dimanche pour des élections municipales. Le 20 novembre 2015, l’attentat, revendiqué par le groupe Al-Mourabitoune, avec à sa tête l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, avait coûté la vie à 20 personnes. Comme une réplique des tueries parisiennes, deux jeunes jihadistes armés de kalachnikov avaient mitraillé sans relâche le personnel et les clients de cet hôtel de luxe de la capitale, avant d’être abattus à leur tour.

En ce jour de commémoration, les enjeux politiques des municipales apparaissent relégués au second plan, tant la faillite sécuritaire de l’Etat malien est criante. Le scrutin, tout d’abord, ne pourra pas se dérouler sur l’ensemble du territoire. Dans une quinzaine de communes du nord du pays, sous contrôle des groupes armés, les listes de candidats n’ont même pas été déposées. La Coordination des mouvements de l’Azawad, coalition de groupes rebelles signataires de l’accord de paix, s’oppose à la tenue des élections. Le scrutin contredirait l’accord, affirme-t-elle, puisque le texte prévoit dans un premier temps la désignation d'«autorités intérimaires» – parmi lesquelles chacun espère glaner un poste – plutôt qu’une administration élue.

Processus de paix à l’arrêt

Le retour de l’Etat dans le Nord n’est toujours pas effectif, plus de trois ans après l’intervention de l’armée française pour déloger les organisations islamistes qui en avaient pris le contrôle. Les conflits communautaires, les coups de force de milices soutenues par Bamako, le harcèlement incessant des groupes jihadistes ont enrayé le processus de paix, aujourd’hui quasiment à l’arrêt. Certes, les organisations islamistes armées ne disposent plus de réels (...)

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