Au Mali, «certains pensent que le noma est un mauvais sort jeté à l’enfant»

Un centre consacré au soin des enfants atteints du noma à Bamako, Mali, en février 2017.

Un centre de santé a ouvert à Bamako pour traiter les malades du noma, une maladie mortelle qui dévore le visage des enfants.

«Je ne me souviens plus exactement de quand j’ai attrapé le noma», raconte Awa Diarra. Assise sur un banc du centre Hirzel, dans la capitale malienne, elle a la bouche déformée par la maladie. «Je venais juste d’apprendre à marcher. Mon père m’a emmenée dans un centre de santé. Ils ont voulu suturer la plaie, mais mon père a refusé, je ne sais pas pourquoi, peut-être à cause de ses croyances.» Awa devra attendre près de quarante ans pour qu’enfin sa bouche disgracieuse reprenne une apparence normale. Et elle a eu de la chance : plus de huit fois sur dix, le noma entraîne la mort au bout de quelques semaines.

Cette maladie touche principalement les jeunes enfants. En quelques jours, l’inflammation de la bouche devient une plaie béante : la bactérie ronge les chairs, et même les os. «C’est une infection qui commence par une gingivite, une lésion gangréneuse non-contagieuse, explique Moussa Daou. On ne connaît pas la cause exacte, mais il y a des facteurs de risque : mauvaise hygiène bucco-dentaire, malnutrition, paludisme, déficit immunitaire, etc.» Ce chirurgien plasticien malien s’est intéressé au noma en deuxième année de médecine. «Jusque-là, je n’en avais jamais entendu parler. Ma nièce a eu une inflammation de la joue, puis cela a évolué vers une nécrose. Je ne pouvais rien faire. Quelques jours plus tard, elle est morte dans mes bras.» Alors le Dr Moussa Daou a décidé d’en faire sa spécialité. Après avoir fini ses études au Maroc, en Belgique et en Suisse, il monte l’association New Face, dont il est aujourd’hui le secrétaire général, et revient au Mali.

Guérisseurs

Début 2017, un centre d’accueil et de soin est officiellement inauguré dans les faubourgs de Bamako, le centre Hirzel, du nom de la fondation suisse qui l’a financé. Elle a injecté plus de 180 000 euros dans ce projet, pour construire le bâtiment et assurer les six premiers mois (...)

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