Au Louvre, la restauration d’un chef-d’œuvre de Jan van Eyck

La Vierge du chancelier Rolin, de Jan van Eyck (vers 1390-1441), huile sur bois, vers 1435.  - Credit:
La Vierge du chancelier Rolin, de Jan van Eyck (vers 1390-1441), huile sur bois, vers 1435. - Credit:

Tableau de commande, La Vierge du chancelier Rolin (vers 1435) dresse le portrait du puissant émissaire du duché de Bourgogne agenouillé devant un Christ bénissant sa présence. Aujourd'hui nettoyé et décrassé de son vernis, le ciel est d'un bleu dégradé de blanc, et non plus jaune, et ses étonnants détails retrouvent leur éclat.

Comme toujours chez Van Eyck, les détails sont innombrables, notamment dans les deux espaces disposés en enfilade : celui de la loggia palatiale et celui du grand paysage fluvial. Et c'est un plaisir de l'œil et de l'esprit d'aller chercher ce qui est représenté dans les bas-reliefs des chapiteaux ou le brocart du manteau, mais aussi de repérer les passants, les animaux, les plantes et les embarcations qui peuplent cette vue idéale des Flandres bordée de montagnes enneigées.

Une œuvre enchanteresse et fantaisiste

Mais l'intérêt du panneau ne se limite heureusement pas au jeu du « Où est Charlie ? » mais pose d'autres questions savoureuses. Sur le perron jardiné, on distingue trois paons et, plus bas, deux pies. Et puis, fort curieusement, entre le fût et la base de la colonne, l'œil attentionné peut repérer des lapins sculptés dans la pierre. Mais que viennent faire ces hauts-reliefs de lapins dont la gueule est écrasée comme dans un dessin animé de Tom et Jerry ?

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