Au Liban, le Hezbollah inaugure son “musée du Djihad”

À quelques centaines de mètres à vol d’oiseau du site du temple de Bacchus, l’un des temples romains les mieux préservés du monde, à Baalbek, dans l’est du Liban, c’est “un musée pas comme les autres” qui a ouvert ses portes le 26 août, écrit le quotidien libanais L’Orient-Le Jour : le “musée du Djihad” du Hezbollah.

Il s’agit du deuxième “musée” à la gloire du parti chiite armé pro-iranien. Le premier avait été inauguré en 2010 à Mlita, dans le sud du Liban, un des principaux fiefs du Hezbollah avec la Bekaa et la banlieue sud de Beyrouth, dix ans après le retrait israélien de cette région.

Le second a donc été installé à Baalbek. Un choix “symbolique”, précise le journal francophone, “puisque c’est dans cette ville de la Bekaa que le groupe armé a vu le jour en 1982, et c’est sur cette colline même que les premières manœuvres militaires du parti ont débuté”.

Ce musée-là, qui commémore notamment ce que le leader du parti, Hassan Nasrallah, a appelé la “seconde libération du Liban” – la première étant le retrait israélien de 2000 –, à savoir l’évacuation des combattants des djihadistes du groupe État islamique de la bande frontalière entre le Liban et la Syrie en 2017, a les mêmes codes que celui de Mlita.

Stratégie culturelle

À l’entrée, on retrouve une banderole avec le portrait de Nasrallah. À l’intérieur, il y a une “frise chronologique de la mémoire de la résistance”, tout comme les portraits de “martyrs” du parti chiite armé. Et à l’extérieur, des “chars, blindés, missiles, systèmes de défense antiaérienne, drones kamikazes, voitures tout-terrain”, récupérés comme “butin de guerre”, donnant au musée “des airs de camp militaire”.

Le tout dans une glorification de son histoire depuis sa fondation, en revenant également sur la guerre qui l’a opposé à Israël en 2006 et son intervention en Syrie en soutien du régime de Bachar El-Assad.

“Ce nouvel étalage de la puissance de feu” du Hezbollah ne doit pas être vu comme “une provocation” à l’égard de ses opposants, mais plutôt comme “une stratégie ‘culturelle’ plus large”, explique L’Orient-Le Jour.

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