Au lendemain d’un attentat qu’elle n’a pas vu venir, la Russie endeuillée et déboussolée
“Moscou pleure ses victimes”, titre le journal espagnol El País, dont le correspondant à Moscou raconte le “choc” perceptible au lendemain du pire attentat en Russie depuis 2002. “Les affiches publicitaires ont été remplacées par l’image d’une bougie sur fond noir avec la devise en deuil, ‘22.02.2024’”, décrit-il.
“C’était une attaque contre des personnes sans défense, un acte barbare”, s’émeut un étudiant préférant garder l’anonymat, croisé près du “lieu du drame”, toujours fermé et sous strict contrôle policier, tandis que l’enquête des services de sécurité se poursuit.
Les autorités russes ont identifié à l’heure actuelle 29 personnes sur les 133 tuées dans l’attaque, rapporte NBC News, alors que les sauveteurs continuent de déblayer les débris du Crocus City Hall, détruit par un incendie provoqué par les assaillants. Incendie qui a enfin fini par être maîtrisé samedi en fin de journée, ajoute la chaîne américaine.
Des suspects arrêtés et interrogés
Le FSB a annoncé samedi avoir arrêté dans la région de Briansk 11 personnes en lien avec l’attentat, dont les quatre assaillants présumés, rapporte le média russe en exil The Moscow Times. Tous sont des ressortissants étrangers, notamment des Tadjiks, selon l’agence de presse TASS. Dans la foulée, les médias officiels russes ont publié des vidéos montrant des policiers interrogeant, parfois brutalement, certains suspects.
Dans l’une des vidéos d’interrogatoire, partagée par l’agence Ria Novosti, on peut voir “un homme allongé face contre terre tandis qu’un autre homme, dont l’identité n’est pas révélée, le tient par les cheveux pour qu’il fasse face à la caméra”, décrit le Moscow Times, qui insiste sur le fait que le FSB a par le passé “mis en scène” des vidéos d’interrogatoires.
Le suspect révèle que ses “papiers ont expiré” en Turquie, et qu’il est ensuite venu en Russie, pour “tirer sur des gens, contre de l’argent”. On lui aurait ainsi promis un million de roubles (10 000 euros) pour mener à bien l’attaque, mais l’homme, “visiblement tremblant”, dit ne pas connaître l’identité de ses commanditaires, qui l’auraient contacté sur Telegram.
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