Au Japon, la culture du travail menacée par l’émergence des start-up

Au Japon, le monde de l’entreprise n’a pas fini de subir le contre-coup de la pandémie et des nouveaux modes de travail dont il a dû soudain s’accommoder. “Si les grandes entreprises étaient conscientes de ce qui est en train de se passer, elles seraient en mode panique”, confie au Financial Times une jeune diplômée de l’université Keio, à Tokyo, qui se prépare à quitter son emploi dans l’une des plus grandes banques du pays pour rejoindre une start-up technologique.

Les jeunes professionnels japonais ont de “nouvelles attentes” en matière de risques, de gratifications et de responsabilités, constate le Financial Times. Nombre d’entre eux estiment désormais que les grandes entreprises, “où les pratiques de travail et les attentes professionnelles n’ont pratiquement pas changé depuis des décennies”, ne sont plus forcément des références – et que la stabilité n’est pas forcément une vertu cardinale.

Fin 2021, plus d’une transition professionnelle sur cinq qui intervenait au sein des principales entreprises japonaises concernait un professionnel qui choisissait de rompre avec un emploi garanti à vie ou presque pour aller – à ses risques et périls – se mettre au service d’une start-up. Depuis, la tendance n’a fait que s’accentuer, selon la Japan Venture Capital Association (JVCA).

“Les employés qui travaillent dans une grande entreprise connaissent d’avance leur cheminement de carrière, les promotions et les augmentations dont ils bénéficieront. Ils sont de plus en plus nombreux à se dire : ‘C’est bien, mais ce n’est pas génial’”, explique Kathy Matsui, cofondatrice du fonds de capital-risque MPower Partners, basé à Tokyo. Dans une start-up, en revanche, les jeunes professionnels apprécient de pouvoir très rapidement occuper un poste clé et avoir un impact réel sur l’entreprise, “avec des rendements potentiellement beaucoup plus élevés”.

De fait, les start-up japonaises sont en train de creuser l’écart, en matière de salaires, avec les entreprises traditionnelles. Une étude montre que le salaire moyen y est supérieur de plus de 580 000 yens (soit plus de 3 500 euros) à celui des grandes sociétés cotées.

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