Au gala de la presse, la réforme des retraites pour chambrer Biden sur son âge

ÉTATS-UNIS - La France s’est embrasée contre la retraite à 64 ans mais Joe Biden, 80 ans, « supplie » les Américains de rester quatre ans de plus. Le président américain a encaissé la vanne, et répliqué avec humour ce samedi 29 avril aux piques sur son âge lors du dîner de gala des correspondants de la Maison Blanche.

Cette soirée annuelle, qui rassemble le tout-Washington politique et médiatique, célèbre en théorie le premier amendement de la Constitution américaine défendant la liberté de la presse. Mais en pratique, on en retient surtout les blagues.

L’humoriste du Daily Show Roy Wood Jr a souligné l’âge de Joe Biden qui, candidat à sa réélection, pourrait rester en poste jusqu’à ses 86 ans en cas de victoire. En mentionnant les manifestations en France contre la réforme des retraites.

« Ils se sont révoltés parce qu’ils ne voulaient pas travailler jusqu’à 64 ans. Pendant ce temps, en Amérique, nous avons un homme de 80 ans qui nous supplie de travailler quatre ans de plus », a-t-il ironisé dans l’extrait ci-dessous, provoquant un large sourire du chef d’État, assis quelques mètres plus loin.

« Laissez-moi finir le travail : ce n’est pas un slogan de campagne, c’est une supplication », a enchaîné l’humoriste. « Dites ce que vous voulez de notre président mais lorsqu’il se réveille de (sa) sieste, le travail est fait. »

Joe Biden répond avec beaucoup d’autodérision

« Traitez-moi de vieux – j’appelle ça être chevronné », a répliqué le président. « On dit que je suis un ancien – je dis que je suis sage. On dit que je ne suis plus tout jeune – Don Lemon dirait que je suis un homme de première jeunesse ». Don Lemon, présentateur vedette de CNN, a été remercié récemment par la chaîne après avoir suscité la polémique en déclarant que la candidate républicaine à l’élection présidentielle Nikki Haley, 51 ans, n’était « plus de première jeunesse ».

Le président Biden a aussi réservé une pique à Rupert Murdoch, le magnat des médias âgé de 92 ans et propriétaire de la chaîne conservatrice Fox News. « Vous pourriez penser que je n’aime pas Rupert Murdoch. Ce n’est pas vrai. Comme pourrais-je ne pas aimer un homme qui me fait passer pour Harry Styles ? », a plaisanté le président américain, en référence à la pop star britannique de 29 ans.

« À bien des égards, ce dîner résume mes deux premières années au pouvoir. Je parlerai pendant dix minutes, je ne poserai aucune question et je partirai joyeusement », a conclu, avec autodérision, le président américain.

L’attrait du dîner des correspondants, qui se tient dans la vaste salle de l’hôtel Hilton de Washington, s’était quelque peu étiolé ces dernières années, entre le boycott de Donald Trump et la pandémie.

Mais cette année l’événement a fait salle comble, avec 2 600 invités, dont M. Biden et sa vice-présidente Kamala Harris. La présence des deux têtes de l’exécutif renoue avec une tradition perdue depuis la présidence de Donald Trump.

Avant le dîner, Joe Biden avait rencontré la famille du journaliste américain Evan Gershkovich, emprisonné en Russie. « Nous travaillons chaque jour à obtenir sa libération », a-t-il assuré.

Parmi les invités figuraient la basketteuse Brittney Griner, double médaillée d’or olympique et figure de la communauté LGBT+ américaine. Relâchée fin 2022 après dix mois de détention en Russie, elle a juré de se battre pour les autres personnes détenues à tort dans le monde.

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