Au forum de Davos, le discours de Javier Milei, le président de l’Argentine, concentre tous les regards

Le président argentin Javier Milei à l’aéroport international d’Ezeiza, dans la province de Buenos Aires, le 15 janvier 2024, avant d’embarquer pour la Suisse pour participer au Forum économique mondial de Davos.
- / AFP Le président argentin Javier Milei à l’aéroport international d’Ezeiza, dans la province de Buenos Aires, le 15 janvier 2024, avant d’embarquer pour la Suisse pour participer au Forum économique mondial de Davos.

INTERNATIONAL - Il est le seul dirigeant mondial à avoir fait de la tronçonneuse son symbole phare, et c’est loin d’être un détail. Le président d’extrême droite de l’Argentine, Javier Milei, effectue ce mercredi 17 janvier sa première sortie internationale, à l’occasion du Forum économique mondial de Davos. À l’origine de réformes drastiques depuis son arrivée au pouvoir le mois dernier, il est connu pour sa personnalité extrême et imprévisible.

En Argentine, les réformes de Javier Milei provoquent des manifestations monstres

Son voyage vers la Suisse annonce la couleur : le chef d’État n’a pas utilisé un avion privé mais est monté à bord d’un vol commercial. Il en a profité pour faire un petit bain de foule et plusieurs selfies. Plusieurs images de ce voyage ont été repostées sur son compte X (ex-Twitter), comme vous pouvez le voir ci-dessous, tandis que son porte-parole Manuel Adorni a expliqué que ce vol a permis d’économiser plus de 300 000 dollars.

Lors de ce vol, Javier Milei a également répondu aux premières questions de journalistes sur sa venue au Forum de Davos. L’occasion pour le Président de déclarer : « je viens planter la semence de la liberté dans un forum contaminé par l’agenda 2030 socialiste, qui n’apportera que la misère dans le monde ». Le chef d’État, comparé à Donald Trump pour ses positions antisystème et son style sans filtre, promet de proclamer à Davos que « la liberté est la clef de la prospérité ». Le ton est donné.

La politique économique d’un « anarcho-capitaliste »

Au pouvoir depuis décembre 2023, celui qui s’est autoproclamé « anarcho-capitaliste » mène depuis une politique drastique pour redresser l’économie du pays, qui a enregistré en 2023 un niveau spectaculaire de plus de 200 % d’inflation. Selon lui, la solution pour y faire face est de « dynamiter » (symboliquement) la banque centrale du pays et d’en finir avec « cette aberration appelée justice sociale, synonyme de déficit budgétaire », soit d’opérer des larges coupes budgétaires dans les dépenses publiques.

En l’espace d’un mois, l’économiste ultralibéral de 53 ans a mis fin à l’encadrement des prix, divisé par deux le nombre de ministères, et lancé un programme d’économies agressif. Sans compter une dévaluation de plus de 50 % du peso actée deux jours après son investiture. Il envisage également de remplacer le peso argentin par le dollar américain pour enrayer l’hyperinflation. Ces mesures, actuellement contestées par la justice, suscitent un large mouvement social dans le pays.

Un climatosceptique prononce son discours à Davos

Si le président assure avoir reçu plus de 60 demandes d’entretien en tête-à-tête lors de sa venue à Davos, la seule réunion bilatérale annoncée à son agenda est une entrevue en fin d’après-midi avec Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). L’Argentine doit 44 milliards de dollars au FMI, qui a salué certaines de ses réformes et projets de dérégulation. Le gouvernement argentin « avance agressivement » face aux « défaillances » du pays, avait souligné mardi Kristalina Georgieva.

Pour autant, certaines déclarations de Milei risquent de faire des vagues, voire d’être en contradiction complète avec la vision défendue par le Forum économique mondial. Le président argentin considère par exemple que l’humain n’est pas responsable du changement climatique. Il partagera la scène à Davos mercredi avec Emmanuel Macron, mais aussi le Secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres ou encore le Secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui ont l’habitude de phrases chocs sur le climat lors de ces discours.

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