Au Festival de Cannes, Johnny Depp n’a pas tardé à devoir répondre aux questions qui fâchent

PEOPLE - Il a fallu attendre une bonne quarantaine de minutes, mais Johnny Depp est venu. Au lendemain de l’avant-première du nouveau film de Maïwenn Jeanne du Barry en ouverture du Festival de Cannes, les équipes et son acteur principal avaient rendez-vous, ce mercredi 17 mai, à la traditionnelle conférence de presse post-projection.

Et Johnny Depp, qui a fini par rejoindre son siège, a bien été obligé de jouer le jeu des questions-réponses. « Est-ce que j’ai l’impression d’être boycotté par Hollywood ? Non, ce n’est pas le cas », a-t-il notamment exprimé, contrairement aux propos qu’il avait tenus dans une interview accordée au Sunday Times, en 2021.

Ce mercredi, il précise : « Je ne pense pas du tout à Hollywood. Peu m’importe. Je n’ai pas vraiment besoin de Hollywood. » Avant d’ajouter : « Nous sommes dans une époque étrange où tout le monde veut être soi-même, mais personne ne le peut parce qu’il faut être conformé. Moi, j’ai décidé d’être de l’autre côté. »

Une présence dénoncée

La présence de Johnny Depp à Cannes fait couler beaucoup d’encre. Ce mardi, une centaine d’actrices françaises, dont Géraldine Nakache et Laure Calamy, ont signé une tribune publiée sur le site de Libération pour s’opposer « aux positionnements politiques affichés par le Festival de Cannes », et notamment à ce tapis rouge qu’on déroule « aux hommes et aux femmes qui agressent ».

Alors que pour une grande partie de l’opinion publique, Johnny Depp est sorti « victorieux » du dernier procès qui l’opposait à son ex-femme Amber Heard, il convient de rappeler qu’il a en réalité été reconnu coupable, lui aussi, de diffamation. Il a notamment été condamné à lui verser 2 millions d’euros.

Et lors d’un précédent procès à Londres, intenté par Johnny Depp contre la société éditrice du tabloïd The Sun après un article le présentant comme un mari violent, la justice britannique avait tranché en faveur du journal, estimant que « la grande majorité des agressions présumées avaient été prouvées ».

« J’ai toujours été là »

Lors de la conférence de presse de ce mercredi, Johnny Depp a dénoncé les accusations le visant. « Il y a des gens qui veulent croire ce qu’ils veulent croire, mais la vérité est la vérité. (...) Lors des cinq, six dernières années, la majorité de ce que vous avez lu est une fiction horrible. »

Et l’acteur de s’en prendre à ses détracteurs : « Peut-être qu’il y a énormément de choses qui sont balancées de façon anonyme sur les écrans d’ordinateur par des gens qui ont du temps à perdre. Je pense plutôt que les gens devraient réfléchir un peu et se demander de quoi il s’agit vraiment. »

Il poursuit : « Et si un beau jour, ils décident de ne plus m’autoriser à venir ici ou à aller chez McDonald’s ? Et que cette condamnation soit à vie ? s’interroge l’homme de 59 ans. Quelque part dans le monde, il y a peut-être 39 personnes mécontentes contre moi si je mange un Big Mac. Qui sont ces personnes ? Pourquoi ça les intéresse ? »

Johnny Depp ne veut par ailleurs pas qu’on parle de come-back, un mot trop « cliché » et « déplacé ». « Je n’habite pas si loin que ça, commente-t-il. Moi, je ne suis pas parti. J’ai toujours été là. Peut-être que les gens ont simplement arrêté de m’appeler pour quelque raison que ce soit. Peut-être avaient-ils peur. »

Présenté à Cannes pour la première fois, Jeanne du Barry s’est aussi attiré des critiques pour sa réalisatrice, Maïwenn, une cinéaste ouvertement antiféministe et qui a publiquement reconnu sur le plateau de Quotidien, en ce mois de mai, avoir agressé le journaliste de Mediapart Edwy Plenel. Mais ce mercredi, pas un mot à ce sujet.

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