Au couronnement de Charles III, son lot de (royales) premières fois

ROYAUME-UNI - Si le rituel de couronnement du monarque britannique peut sembler immuable, il doit bien − comme tout autre évènement d’ampleur − évoluer avec son temps. Ainsi, 70 ans après la cérémonie de sacre de la défunte reine Élizabeth II, celle de son fils Charles III, couronné ce samedi 6 mai à l’abbaye de Westminster, a connu son lot de (royales) premières fois.

De l’édulcoration du serment d’allégeance à l’ouverture de la cérémonie chrétienne aux autres religions, en passant par la lecture des textes officiels dans toutes les langues parlées au Royaume-Uni… Le HuffPost vous détaille les trouvailles de la couronne britannique pour tenter de dépoussiérer une cérémonie vieille de plus de mille ans et mieux refléter la diversité du pays.

  • Le prince William, seul duc royal à prêter allégeance au roi

« Moi, William, prince de Galles, je vous promets ma loyauté, et je vous apporterai la foi et la vérité, en tant que votre homme lige pour la vie et votre intégrité physique. Alors que Dieu me vienne en aide. » C’est par ces mots que l’héritier de la couronne a prêté allégeance en grande pompe à son père ce samedi, avant de plier le genou devant lui et de l’embrasser, comme le veut le protocole.

Ce moment, extrêmement codifié, revêt cette fois-ci un caractère exceptionnel. Car selon la tradition, les autres représentants de la noblesse britannique auraient dû prêter allégeance au roi, mais Charles III a décidé que le prince de Galles serait le seul à le faire. Un moyen de raccourcir et de simplifier cette cérémonie de deux heures, pour le plus grand plaisir du petit prince Louis.

  • La cérémonie ouverte aux autres religions

Ce que le pape est aux catholiques, le monarque britannique est aux anglicans. Pourtant, à la différence des précédentes cérémonies de couronnement, des représentants des différentes religions pratiquées au Royaume-Uni ont été conviés à celle-ci, afin de la rendre plus inclusive et représentative de la société.

Des figures religieuses juive, hindouiste, sikh, musulmane et bouddhiste ont ainsi été invitées à saluer le nouveau roi et à prononcer cette phrase : « Nous sommes unis avec les personnes de toutes les fois et de toutes les croyances dans l’action de grâce et dans le service à vos côtés pour le bien commun. »

Quelques ajustements ont en outre été réalisés par Buckingham pour permettre au grand rabbin Ephraim, le plus haut représentant de la religion juive au Royaume-Uni, d’assister à la cérémonie tout en respectant son shabbat. Vendredi, il a salué la manière « respectueuse et sensible » avec laquelle le palais avait géré la situation.

Afin d’illustrer cette volonté d’ouverture de la couronne, le Premier ministre britannique Rishi Sunak, hindouiste, a lu un passage de la Bible devant le roi et la reine. À l’issue de cette lecture, il a décrit cette nouvelle formule de la cérémonie de couronnement comme « une fière expression de notre histoire, de notre culture et de nos traditions ».

  • Les femmes plus représentées

Ce samedi, les femmes étaient davantage visibles que par le passé. Trois femmes évêques ont participé au sacre, et plusieurs autres ont été invitées à porter les attributs du pouvoir à l’entrée de l’abbaye de Westminster.

L’ancienne directrice générale du MI5, les services du renseignement intérieur, Elizabeth Manningham-Buller, a ainsi été chargée de porter le sceptre de Saint-Édouard ; l’infirmière et professeure Elizabeth Anionwu, l’orbe du roi ; l’actrice trinidado-britannique siégeant à la chambre des Lords, Floella Benjamin, le sceptre à la colombe et Penny Mordaunt, parlementaire conservatrice, l’épée d’État en tant que Lord présidente du conseil.

Enfin, Amy Taylor, officière de la Royal Navy, a quant à elle eu l’honneur de devenir la première femme à porter l’épée empierrée d’offrande.

À l’issue de la cérémonie, une autre femme a été mise à l’honneur : il s’agissait de Pretty Yende, première chanteuse africaine à chanter en solo à un couronnement de rois et de reines d’Angleterre. « Je suis vraiment honorée que ça m’arrive à moi ; les futures générations verront inscrit à cette cérémonie du 6 mai le nom de cette fille venue de la pointe de l’Afrique, à l’invitation du roi lui-même », s’est-elle réjouie.

  • Des textes lus dans toutes les langues parlées au Royaume-Uni

Pour la première fois ce samedi, certains textes ont été lus dans les langues des autres nations du Royaume-Uni : le gallois, le gaélique écossais et le gaélique irlandais. Charles III avait été le premier prince de Galles depuis des siècles à apprendre le gallois, parlé encore aujourd’hui par près de 540 000 personnes.

  • George, le plus jeune futur roi à avoir un rôle officiel

À tout juste 9 ans, le prince George a tenu le rôle de page d’honneur de son grand-père. Le fils aîné du prince William était notamment chargé de tenir la traîne du roi Charles III pendant la cérémonie. Si cette tâche ne paie pas de mine, cela fait tout de même de lui le plus jeune futur roi à avoir tenu un rôle officiel lors d’une cérémonie de couronnement.

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