Au collège et au lycée, la chasse à l’abaya ne fait que commencer

Il est un peu plus de 13 heures lundi 4 septembre lorsque les premiers élèves de la filière professionnelle « métiers de la mode » et « esthétique, cosmétique, parfumerie » se glissent derrière les grilles du lycée polyvalent Jean-Rostand, à Strasbourg. En ce jour de rentrée 2023, Doriane Rapp, la proviseure, accueille ses élèves, comme chaque année, mais traque aussi l’abaya, longue robe informe et courante, parfois orientalisante, portée par les jeunes filles musulmanes pour dissimuler leurs formes. Tout comme son pendant masculin, le qamis, elle vient d’être formellement interdite par une nouvelle circulaire du ministère de l’Éducation nationale.

La précédente, édictée par l’ancien ministre Pap Ndiaye en novembre 2022, avait le mérite de mettre en place des heures de formation à destination des équipes pédagogiques pour faire face au nombre croissant d’atteintes à la laïcité. Mais elle avait encore laissé le bannissement de l’abaya à l’appréciation des proviseurs, en fonction de l’élève et de la situation.

Abayas et qamis désormais « non tolérés »

Face à « la montée en puissance du port de tenues de type abaya ou qamis », la rue de Grenelle rappelle en cette rentrée 2023, que, selon « la loi du 15 mars 2004, le port de telles tenues, qui manifeste ostensiblement en milieu scolaire une appartenance religieuse, ne peut y être toléré ». « En application de cet article, à l’issue d’un dialogue avec l’élève, si ce dernier refuse d’y renoncer au sein de l’établissement sco...


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