Au cinéma : Yurt... Pourquoi faut-il voir ce film pépite remarqué en festivals ?
De quoi ça parle ?
Turquie, 1996. Ahmet, 14 ans, est dévasté lorsque sa famille l’envoie dans un pensionnat religieux (Yurt). Pour son père récemment converti, c’est un chemin vers la rédemption et la pureté. Pour lui, c’est un cauchemar. Le jour, il fréquente une école privée laïque et nationaliste ; le soir, il retrouve son dortoir surpeuplé, les longues heures d’études coraniques et les brimades. Mais grâce à son amitié avec un autre pensionnaire, Ahmet défie les règles strictes de ce système, qui ne vise qu’à embrigader la jeunesse.
Ce mercredi, Yurt, premier long métrage remarqué au Festival de Venise (section Orizzonti), arrive sur nos écrans. Réalisé par Nehir Tuna, à qui l'on doit déjà plusieurs courts métrages, ce film initiatique s'illustre par son impressionnante maitrise.
Ce jeune cinéaste a, à n'en pas douter, un grand sens esthétique, grâce à ce très joli noir et blanc (le chef opérateur du film est Florent Herry), mais aussi un sens du cadre. On n'est pas surpris de lire que Nehir Tuna a une formation de photographe, ce qui explique ce soin accordé à chaque plan du film.
Ces cadres disent l'enfermement
Mais au-delà de ses qualités esthétiques, chaque idée de cinéma va de pair avec le fond. "Ces cadres disent l’enfermement, l’envie grandissante de fuir une existence qui s’annonce cadenassée, dans ce qu’il raconte de l’adolescence et de la Turquie des années 90", comme le soulignait le jury du Syndicat de la critique de cinéma du Festival I…