Au cinéma, l’IA n’est pas toujours le méchant de l’histoire

L’intelligence artificielle (IA) serait-elle en train de détruire l’apparence des films ? Le débat émerge, au rythme des sorties de DVD Blu-ray dernière génération, et divise déjà les professionnels et les passionnés de cinéma. La restauration récente de plusieurs films de James Cameron, dont True Lies, Abyss ou Aliens. Le retour, respectivement sortis en salle en 1994, 1989 et 1986, “suscitent la controverse”, note ainsi The New York Times.

Ça fait bizarre, j’ai du mal à expliquer pourquoi”, commente le journaliste Chris Person, interrogé par le quotidien.

“Il y a un effet pâte à modeler, lissé, avec des bords en relief. La texture de la peau a l’air fausse, tout paraît irréel.”

Des critiques récurrentes

De telles critiques, suscitées par le travail de restauration des films qui précède généralement leur sortie en DVD ou, occasionnellement, une nouvelle diffusion sur grand écran, n’ont rien d’inédit.

Geoff Burdick, qui travaillait déjà sur les images de Titanic en 1998 afin d’effacer les potentielles “petites rayures, les grains de poussière, même les taches d’eau” avant la vente des VHS, se souvient de réactions irritées du public. “Beaucoup se sont indignés : ‘Ça ne va pas du tout ! Vous avez enlevé tout ça ! Si la pellicule est rayée, il faut qu’on voie la rayure.’ Les gens étaient vraiment des purs et durs sur la question.

Mais, pour le New York Times, “ce qui a déclenché le récent tollé, c’est le fait que ces versions aient été partiellement restaurées à l’aide de l’intelligence artificielle”. L’usage de ces nouveaux moyens technologiques devrait, selon certains, se limiter aux cas strictement nécessaires, comme lorsque les bandes originales ont été endommagées.

Des restaurations indispensables

Le journaliste Chris Person, qui fait partie des sceptiques, “soupçonne que dans le cas d’un film comme True Lies on ait utilisé l’IA uniquement parce que c’était possible de le faire”.

Et, selon le quotidien, ces réserves ne seraient pas sans lien avec l’“opprobre” qui entoure l’intelligence artificielle. “Personne ne reconnaît volontiers que son film a été amélioré par l’IA ou qu’on a fait appel à l’IA pour une certaine version”, reconnaît Eric Yang, fondateur d’une société de retouche d’images.

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