Au Cap, une “épidémie de nomades numériques” mal vécue par la population

Le Cap, ses plages interminables cernant “la plus belle baie du monde”, ses ruelles pentues au pied de Table Mountain, son ambiance cosmopolite, son climat de rêve… et ses nomades digitaux, de plus en plus nombreux, qui suscitent des réactions de plus en plus hostiles parmi la population.

Elles s’expriment notamment de plus en plus volontiers sur les réseaux sociaux, rapporte la BBC. “Ces nomades numériques rendent Cape Town invivable !” se plaint par exemple Az’emahle Dyubeni, 25 ans, qui évoque une “véritable épidémie”.

Selon elle, la situation a beaucoup empiré depuis la fin de pandémie, avec un afflux massif de travailleurs à distance venus d’Europe aussi bien que d’Amérique. “Quand j’entre dans un café, je n’entends que des accents allemands, français, néerlandais, américains…”

Leur impact se fait notamment sentir sur le coût de la vie : au Cap, les loyers – déjà les plus élevés du pays, du fait d’un marché du logement particulièrement tendu – ont augmenté de 4 % en un an.

De plus en plus d’étrangers cherchent à se loger en ville pour un ou deux trimestres, témoigne Grant Smee, un agent immobilier. Ils sont prêts à payer plus que le prix demandé et à acquitter plusieurs mois d’avance. Conséquence : “Les habitants de longue date se retrouvent exclus du marché.”

Bientôt un nouveau visa ?

Du côté des autorités locales, on se félicite, à l’inverse, de la présence des nomades digitaux. “Le Cap est une destination idéale pour les nomades numériques qui cherchent à combiner au quotidien tourisme et travail”, explique un conseiller de la mairie, en ajoutant que ces visiteurs, qui séjournent durant plusieurs mois au Cap, y dépensent en moyenne l’équivalent de 2 500 euros chaque mois.

Un substantiel apport de devises dont les avantages n’ont pas échappé au gouvernement. En février dernier, Business Insider indiquait que l’Afrique du Sud pourrait être le prochain pays à lancer un visa spécialement destiné aux nomades numériques – dont le séjour, pour le moment, est théoriquement limité à 90 jours.

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