Au Canada, des centaines d’étudiants étrangers victimes de fraudes et menacés d’expulsion

Vinay Sally est arrivé au Canada en 2018 comme étudiant international “en ignorant que la lettre d’offre fournie par son agent d’immigration était fausse”, rapporte le site canadien d’information Press Progress. Cet étudiant indien en pharmacie en a été quitte pour fréquenter un établissement différent de celui qu’il avait choisi – mais il a perdu le montant des frais de scolarité qu’il avait acquitté auprès d’un agent.

Puis “soudain, l’an dernier, j’ai reçu une lettre de [l’Agence canadienne des services frontaliers] indiquant que je n’étais pas autorisé à rester”, explique-t-il.

Des centaines d’étudiants étrangers sont dans la même situation, assure Sarom Rho, de l’organisme de défense des droits des migrants Migrant Workers Alliance for Change. “Ce sont les étudiants […] qui sont punis, qui courent le risque d’être arrachés à leurs amis, à leur foyer et à leur vie ici”.

Mme Rho confie au quotidien Le Devoir que “des collèges clandestins” réussissent même parfois à s’associer à des institutions publiques et que même celles-ci peuvent constituer un lieu d’exploitation des étudiants étrangers.

Les universités n’échappent pas au phénomène. Radio-Canada écrit que certaines agences frauduleuses se sont infiltrées dans le processus en émettant de faux papiers d’admission de l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick, “ce qui leur permet de voler de l’argent à leurs victimes”.

Des établissements “douteux”

Cité par Le Devoir, Marc Miller, le ministre de l’Immigration, déclare que le programme scolaire international a engendré un écosystème “truffé d’incitations perverses”, lucratif pour les établissements, et que certains d’entre eux devraient fermer leurs portes, souligne le Globe and Mail.

Après que ses services ont mené une enquête sur une centaine de cas impliquant de fausses lettres d’admission, Marc Miller annonce qu’à compter du 1er décembre collèges et universités devront confirmer la lettre d’acceptation de chaque demandeur directement auprès de son ministère, qui délivrera alors des permis d’études.

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