Au Burkina, des serviettes hygiéniques réutilisables pour les femmes déplacées internes

C’est un sujet tabou, la “précarité menstruelle”, soit le difficile accès aux protections hygiéniques en période de règles pour les femmes, dont s’empare la Cenozo (Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest).

Le reportage nous emmène dans le camp de déplacés internes de Sugrinooma, non loin de Kaya, grande ville du Centre-Nord à 100 kilomètres de la capitale burkinabè. En ce jour d’août 2023, la lumière “y est tranchante et l’ombre rare”, “des gamins sous les arbres sont plongés dans leur jeu et d’autres observent la route dans l’espoir d’avoir la visite d’une bonne volonté pour leur offrir de quoi à manger”, narre l’article.

Sawadogo Asseta, 36 ans, “foulard blanc légèrement terni par la poussière”, vit dans ce camp depuis six mois “avec des centaines d’autres déplacés internes”. Elle raconte ce “handicap” des règles qui s’ajoute au “traumatisme du départ forcé” de sa localité d’origine, en raison des violences des insurgés djihadistes :

“Je me retrouvais souvent au réveil avec le pagne mouillé alors que je ne dors pas seule. J’avais honte à chaque fois.”

En principe, elle “utilise de vieux morceaux de pagne pour se protéger”. Mais depuis le mois de juillet elle participe à la confection de serviettes réutilisables, sous l’égide de l’association Palobdé, qui a mis au point une formule 100 % locale.

“Son utilité pour nous est énorme !”

Des unités de création de “lavables” ont été installées sous les tentes du camp. Les machines à coudre y “ronronnent”. Outre des morceaux de pagnes usés, cette serviette hygiénique associe “également une couverture en coton, ou bien les tee-shirts usagés qui sont déchirés, mais en coton. Pour qu’il n’y ait pas de fuite, nous avons ajouté le sachet blanc biodégradable imperméable”, détaille la présidente de l’association Palobdé, Roseline Tiendrebeogo.

Le lavage, poursuit-elle, se fait “à l’eau chaude, mais pas bouillante, pour stériliser les couches”, avec un “savon simple” ou de la potasse pour celles qui n’en ont pas.

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