Au Burkina Faso, l'émotion à l'heure du vote

Des électeurs font la queue devant un bureau de vote à Ouagadougou, le 29 novembre.

Le premier tour de la présidentielle s'est ouvert ce dimanche. Les Burkinabè doivent choisir le successeur de Michel Kafando, le président qui assurait la transition depuis la déposition de Blaise Compaoré.

Il ne faisait pas encore jour quand Ablassé, 57 ans, est arrivé à son bureau de vote. Vers 5 heures du matin, dans l’air froid et cristallin, il a attendu patiemment sous un manguier que le soleil se lève dans la cour du collège Wend Panga, du quartier de Gounghin, dans l’ouest de Ouagadougou. Devant le bureau de vote, où un exercice sur les antonymes n’a pas été effacé du tableau vert, un vieux retraité de l’armée a renfilé son uniforme pour garder les lieux. Il a fallu faire appel à des renforts pour surveiller les plus de 17 000 bureaux de vote. «C’est très très très important, très très important, pour moi de voter», insiste Ablassé. «J’aime le Burkina Faso et voter est un devoir civique. Je suis heureux de pouvoir voter. Regardez, je souris.»

Quand le bureau de vote ouvre, une heure plus tard, à 6h02, une file d’une trentaine de personnes s’est déjà formée. Une petite foule chuchotant dans la pudeur de l’aurore, respectueuse de l’instant, un peu émue aussi. Aminata s’approche doucement : «C’est un beau jour, un jour merveilleux. Nous allons avoir des élections transparentes. Chacun fera son choix et le choix final sera respecté». La vieille dame ajoute : «J’attendais ce jour depuis longtemps». Amidou soupire en évoquant son «soulagement, puisqu’on est arrivés jusqu’au vote. […] C’est un modèle pour l’Afrique, ce qui se passe au Burkina Faso. Nous ne devons pas décevoir ceux qui nous regardent».

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