Au Burkina Faso, la chefferie traditionnelle au service de la paix sociale

Situé dans la commune rurale de Saponé, dans la province du Bazèga, région du Centre-Sud, le village de Dawelgué s’illustre par la capacité de ses habitants à transcender les différences religieuses et ethniques pour ériger une société de paix et de vivre-ensemble harmonieux, un impératif réel sur le plan national.

Au cœur de ces initiatives de paix, de cohésion sociale et de bien vivre-ensemble, Naaba Boalga de Dawelgué, chef coutumier et ancien ministre des Affaires religieuses et coutumières sous le magistère du président Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Dawelgué, un nom en langue nationale moré [une langue du Burkina Faso, parlée par les Mossi, la principale communauté du pays] qui signifie “ne pas diviser, ne pas séparer”. Les habitants de ce village l’ont bien compris et honorent le nom de leur localité par des actes concrets d’union et de solidarité.

Ici, les pratiquants de la religion traditionnelle, les musulmans, les catholiques et les évangéliques vivent en parfaite symbiose, dans l’entraide, la cohésion et la solidarité. Des gestes et des manières qui suscitent de l’admiration et constituent un bel exemple pour les politiques et initiatives nationales en matière de promotion de la paix et de vivre-ensemble.

Ce village est également bien singulier, car le village administratif de Dawelgué comporte deux villages coutumiers indépendants l’un de l’autre. En plus de Dawelgué, il y a Kouzoulgou, dont le chef traditionnel, Naaba Tigré, a été intronisé il y a quelques semaines par le Mogho Naaba Baongho [chef suprême des Mossi.].

De toutes ces initiatives en faveur de la paix et de la cohésion sociale, il en est l’un des principaux artisans. Intronisé comme chef traditionnel de son village le mardi 22 juillet 2008 par le Mogho Naaba Baongho après avoir été proposé à ce dernier par ses aînés, le Naaba Boalga succède à son père, feu Naaba Kuilga.

Une tradition de non-violence

Son nom de règne, Naaba Boalga, est celui de son grand-père, qui était le douzième chef traditionnel du village. Il signifie que “le mur [le chef traditionnel du village] doit être reconnaissant à l’argile [la population], à qui il doit sa résistance face aux eaux de pluie”.

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