Au Brésil, sous le «tsunami marron», des négligences politiques

La présidente du Brésil, Dilma Rousseff (g) lors d'un vol d'hélicoptère, le 12 novembre 2015, sur la zone victime d'une coulée de boue qui a fait 8 morts et 19 disparus

La coulée de boue et de déchets miniers qui a fait huit morts atteint désormais le littoral Atlantique. Face aux conséquences dramatiques, la réaction des autorités est mise en cause.

Une gigantesque coulée de boue qui a déferlé sur des centaines de kilomètres avant de se jeter dans l’Atlantique. C’est bien la pire catastrophe écologique de l’histoire du Brésil. Elle a été provoquée par la rupture, le 5 novembre, d’un barrage minier et le débordement d’un autre dans la ville de Mariana, dans l’Etat du Minas Gerais. Ces dépôts de déchets de minerai de fer sont gérés par l’entreprise minière Samarco, détenue à parts égales par deux mastodontes du secteur : le groupe anglo-australien BHP Billiton, numéro 1 mondial, et le brésilien Vale. Au moins 40 milliards de litres de rejets s’en sont échappés, inondant des communes entières du bassin du fleuve Rio Doce. Bilan : huit tués, onze disparus et des centaines de déplacés. Au total, un demi-million de riverains sont affectés par ce «tsunami marron», dont les impacts sur les écosystèmes, encore difficiles à mesurer, s’annoncent dévastateurs.

«Centaines d’années». Les spécialistes redoutent l’effet «éponge» de la boue, capable d’entraîner selon eux d’autres polluants dans les eaux, voire d’assécher les cours d’eau. Pour Ricardo Coelho, professeur d’écologie, «la biodiversité pourrait mettre des décennies à se reconstituer». Maurício Ehrlich, professeur de géotechnique, parle, lui, de «centaines d’années pour que les sols se recomposent».«Dépourvu de matière organique, le résidu minier est stérile, explique-t-il. Rien ne pousse dessus.» La bande de végétation qui longe et protège le Rio Doce a été décimée. Le cinquième fleuve du Brésil est presque entièrement contaminé. Le captage de l’eau a été suspendu. Des centaines de kilos de poissons sont morts. «Certaines espèces de la faune et de la flore peuvent d’ores et déjà être considérées comme éteintes», se désole le biologiste André Ruschi. La coulée de boue s’est frayé un (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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