Au Brésil, «le géant s'est réveillé»

Proche-Orient : briser le silence pour permettre une paix durable

Que signifient les mobilisations des derniers jours? Un réveil de la gauche radicale? Ou plutôt le constat d'une non-redistribution de plus en plus flagrante dans le pays le plus puissant d'Amérique latine...

Depuis une dizaine de jours, la jeunesse des grandes métropoles brésiliennes a pris feu. L’étincelle fut l’annonce annuelle de l’augmentation du prix des transports municipaux, presque partout nettement au-dessus d’une inflation déjà forte. Le groupe à l’initiative des premières protestations est le Mouvement pour le Libre Passage (MLP), fondé lors du Forum social mondial de Porto Alegre, en 2005, et qui réclame depuis la gratuité des transports urbains. Le MLP a gardé la marque de ses origines : jeune, de classe moyenne, étudiant, alternatif, clairement ancré à gauche mais rétif aux identifications partisanes. En 2011, nombre de ses militants ont participé aux actes Occupy à Rio et São Paulo, en écho aux Occupy Wall Street et aux Indignés espagnols, derrière des mots d’ordre de démocratie réelle, de contestation du néolibéralisme et de liberté d’expression. Il s’agissait de mobilisations de quelques centaines de personnes, inaptes à menacer la récemment élue Dilma Rousseff, mais qui lui rappelaient que le partenariat entre le Parti des Travailleurs (PT) et les mouvements sociaux était révolu. Les groupements historiques, comme le Mouvement de Sans-Terre et celui des Sans-Toit, s’étaient essoufflés, et la génération qui leur succédait se montrait très critique à l’égard du PT.

Les mobilisations de ces derniers jours seraient-elles donc le signe d’un renouveau, à gauche du PT, du mouvement social, soudainement doté d’une immense capacité de mobilisation populaire ? Car les manifestations de ces derniers jours sont considérables : lundi 17 juin, on estime que 240 000 personnes sont descendues dans les rues du pays, dont 100 000 à Rio – c’est beaucoup dans un pays où battre le pavé est un mode rarissime de participation politique. Ces chiffres ne sont (...)

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